Poésie/France 13 février Paul Valet

Né à Lodz en 1905 dans une riche famille juive, Grzegorz Szwarc a été élevé entre la Pologne et la Russie. Son père ruiné par la Révolution bolchevique, fuit le pays, puis arrive en France en 1924. Pianiste surdoué, il opte pour la médecine. Naturalisé français en 1931, il achève ses études, puis s'installe comme généraliste, homéopathe, à Vitry-sur-Seine. Il y demeurera jusqu'à sa mort, en 1987. Durant la guerre, il s'engage dans la Résistance, au sein des FFI, et sera salué par le Général de Gaulle. Sa famille est gazée à Auschwitz. A partir de 1947, il reprend le piano et, sous le pseudonyme de Paul Valet, commence à dessiner, à peindre et à écrire de la poésie. Il publie son premier recueil, Pointes de feu, à compte d'auteur. Une douzaine d'autres suivront, confidentiels, mais salués par ses amis Michaux, Cioran ou Char. Il s'intéresse aussi à la spiritualité, à l'hindouisme, traduit Anna Akhmatova et Joseph Brodsky.

Son œuvre porte la trace de tous les drames qu'il a vécus, les blessures de son siècle. « Ma poésie riposte à l'existence », écrivait-il. Secret, discret, « ermite », Paul Valet méritait d'être redécouvert, tâche à quoi s'est attelée Sophie Nauleau, à l'occasion du Printemps des poètes. Poésie/Gallimard rassemble en un volume quatre de ses recueils majeurs, suivis d'inédits. Et Le Dilettante, pour sa part, vient de publier Que pourrais-je vous donner de plus grand que mon gouffre, qui reprend des textes parus à la fin de sa vie et un magnifique poème inédit, Translucide. « Il savait trop du futur/Pour en parler aux autres », y écrit Valet.

Paul Valet
La parole qui me porte : et autres poèmes - Préface Sophie Nauleau
Gallimard
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 7,50 euros ; 224 p.
ISBN: 9782072884467

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