Une lecture rapide du classement des cent plus grands éditeurs de langue allemande, établi comme chaque année par notre confrère Buchreport, donne une première information : le secteur de l’édition semble globalement stagner.
En termes de volume d’affaires, déjà. Cumulé, le chiffre d’affaires global des éditeurs atteint 5,95 milliards d’euros, soit 0,4 % de plus qu’en 2011, alors qu’en 2011 il accusait un recul de 0,5 % par rapport à l’année précédente. Pendant que le secteur éducatif perd en chiffre d’affaires, celui de l’édition spécialisée progresse de façon significative. Par ailleurs, si la littérature générale gagne plus de 1 %, elle le doit en très grande partie à l’extraordinaire succès de la trilogie Shades of Grey de la Britannique E. L. James, publiée par la branche allemande de Random House, filiale de Bertelsmann. A lui tout seul, il permet à Random House de progresser de 8,2 % par rapport à 2011 et de se maintenir largement en tête des éditeurs de littérature générale avec un chiffre d’affaires de 344 millions d’euros, contre 78,9 millions d’euros pour Bastei Lübbe, deuxième du secteur.
Globalement, l’édition spécialisée et le secteur scientifique et technique représentent 47 % du chiffre d’affaires, la littérature générale (fiction, documents, essais et livres pratiques) entre pour 35 %, et le secteur scolaire pour 16 %.
Si le trio de tête du classement est inchangé avec Springer Science + Business Media à la première place, suivi de Klett puis de Cornelsen, la donne risque de changer en 2013. En effet, pendant que Klett est dans une phase d’acquisitions, Cornelsen entreprend des restructurations qui risquent de peser de façon négative sur son chiffre d’affaires et hisser Random House au troisième rang. Pourvu que la politique de best-sellers de l’éditeur lui soit toujours favorable. Avec un chiffre d’affaires de 386 millions d’euros, Bertelsmann domine le classement des groupes, suivi de Medien Union (Westermann, Hüthig…) avec 338 millions d’euros, Bonnier (Ullstein, Carlsen, Piper…) avec 189 millions, puis Holtzbrinck (S. Fischer, Rowohlt, Droemer Knaur, Kiepenheuer & Witsch...) avec 188 millions d’euros.
Annie Favier