La bibliothèque municipale de Saint-Etienne a inauguré le 17 septembre un nouveau rayon entièrement consacré aux best-sellers. Ce nouveau fonds a pris place sur des rayonnages situés stratégiquement au rez-de-chaussée, transformés en présentoirs avec tablettes inclinées pour montrer les ouvrages de face comme en librairie.
Les 407 livres que compte actuellement le fonds (environ 200 références achetées généralement en deux exemplaires) sont choisis en fonction du classement hebdomadaire des meilleures ventes d’Edistat. Le rayon des best-sellers est ainsi constitué aux trois-quarts de romans, mais aussi d’essais, de livres pour adolescents et de bandes dessinées. Les nouveautés arrivent sur les étagères deux semaines environ après leur parution grâce à un circuit du document plus rapide que pour le reste des acquisitions.
Les lecteurs, trop heureux de trouver enfin rapidement dans leur bibliothèque les nouveautés dont on parle partout, ont plébiscité ce nouveau service qui, tient à préciser le directeur de la bibliothèque, François Marin, ne se substitue pas aux collections traditionnelles, mais constitue un service supplémentaire. Certains membres de l’équipe, en revanche, se sont montrés réticents à l’idée d’abandonner tout critère de sélection et de qualité pour acheter de manière systématique. "Nous ne pourrons pas enrayer la baisse des prêts seulement en offrant plus, mais avec des idées nouvelles et à moyens constants, car nos budgets sont contraints, argumente le directeur. Il faut offrir aux gens ce qu’ils cherchent et prouver que la bibliothèque n’est pas réservée à une élite. "
Le montant consacré à cette opération se chiffre à 10 000 euros, prélevés sur le budget d’acquisition. Parmi les titres les plus empruntés, on trouve, par exemple, Le charme discret de l’intestin de Giulia Enders, D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan ou encore La septième fonction du langage de Laurent Binet. "Des titres que, pour la plupart, nous aurions achetés de toute manière", souligne le directeur. Ces nouveautés peuvent être empruntées pour trois semaines comme les autres documents, mais ne peuvent être ni réservées, ni prolongées. Au bout de trois mois, elles intègrent les collections normales.
Véronique Heurtematte