L’hebdomadaire l’Obs précise que la pièce sera produite par Jean-Marc Dumontet, proche de l’actuel président Emmanuel Macron et propriétaire de plusieurs théâtres parisiens dont le Point-Virgule et le Comédia. Il supervise notamment les apparitions sur scène de l’imitateur Nicolas Canteloup et de l’humoriste Bérengère Krief.
Phénomène politique et en librairie (environ 250000 exemplaires vendus selon Gfk), Un président ne devrait pas dire ça… révélait à travers une série d’entretiens avec le président les coulisses parfois surprenantes du quinquennat Hollande, agrémentées des analyses du duo de journalistes politiques. Plusieurs informations tirées du livre avaient interpellé les médias et une partie de l’opinion publique, comme l’existence d’assassinats extra-judiciaires commis par les forces françaises.
Jeu de dupes
Les critiques s’étaient néanmoins majoritairement concentrées sur la relation ambigüe entre les médias et François Hollande, à quelques mois seulement du lancement de la campagne pour l'élection présidentielle de 2017, à laquelle le président socialiste a finalement renoncé. C’est cet angle que souhaite explorer Jean-Marc Dumontet : "Ce qui m'intéresse, c'est ce qu'il y a de théâtral, déclare le producteur dans les colonnes de l’Obs. A savoir, ce marché de dupes entre deux journalistes et un président persuadé qu'ils vont écrire le grand livre qui va le magnifier et le mettre sur orbite pour un deuxième mandat. C'est une relation dans laquelle un homme de pouvoir va tout faire pour séduire et tenter de manipuler ces deux enquêteurs".
Gérard Davet et Fabrice Lhomme, inspirés par le duel au sommet du film Frost/Nixon, souhaiteraient que l’ancien chef de l’Etat soit incarné par des "acteurs de la trempe" de Philippe Torreton ou Niels Arestrup. Ce dernier avait déjà enfilé le costume de président de la République dans la première saison de la série Baron Noir (2016) produite par Canal +, qui narrait l’ascension et la chute de Francis Laugier, candidat du Parti socialiste à l’élection suprême. François Hollande avait à l’époque peu goûté "le président Arestrup", un personnage auquel "il n’aimerait pas ressembler", aurait-il dit à son entourage.