Un poème par jour. Graphomane polymorphe (quarante livres publiés depuis 2007, poésie, romans, nouvelles, jeunesse...), Thomas Vinau, le Toulousain tatoué devenu luberonnais et barbu, écrit comme on respire. Pour vivre, pour se faire un peu de bien et faire un peu de bien aux autres, pour se raconter, pour dire aussi un peu le monde, avec toujours une apparence de légèreté, et une note d'humour : « Les poètes disent n'importe quoi. Les feuilles mortes ne se ramassent pas à la pelle. Ce serait comme de manger de la soupe avec une fourchette. » Prosaïsme, dira-t-on. Certes, mais la poésie française, depuis des décennies, souffre d'intellectualisme, d'abstraction, voire d'amphigourisme. Il est bon, de temps en temps, de revenir à des choses simples, ce qui n'exclut pas la virtuosité, comme dans ce haïku, intitulé « L'arc-en-ciel dans le gasoil » : « Un poème / comme une charogne / de je t'aime. »
Vinau passe de la prose au poème, bref ou long, de l'élégie au haïku ou à l'aphorisme, inventant ainsi une éphéméride de trois cent soixante-cinq poèmes, un par jour sauf en cas d'année bissextile. C'est un peu comme un médicament, un antidote à notre triste époque où les fleurs sont « sales », placé sous le patronage de Jack Kerouac, Jean-Claude Pirotte et Nâzim Hikmet. Il y a pires lectures. Thomas Vinau, 45 ans, fait son œuvre, tranquillement, loin de Paris et du tapage, labourant son champ poétique, humblement : « ... dans mes poèmes / mes romans / auteur insuffisant », confie-t-il à un moment. Fausse modestie ?
Debout dans les fleurs sales. 365 poèmes à déployer
Castor astral
Tirage: 4 000 ex
Prix: 18 € ; 496 p.
ISBN: 9791027803644