En 2018, sur fond de mouvement #metoo, les réseaux sociaux attaquent On a chopé la puberté, de Séverine Clochard et Mélissa Conté, illustré par Anne Guillard (Milan), jugé « sexiste et dégradant ». Une pétition est lancée sur le Net, qui recueille 140 000 signatures en 48 heures, si bien que l'éditeur, Milan, retire le livre de la vente. L'illustratrice en est profondément blessée et annonce qu'elle arrête la série Les Pipelettes, publiée dans le journal Julie, dont l'ouvrage est issu. D'autres titres sont sur la sellette comme Quand ça va, quand ça va pas, de Michel Cymes (Clochette), parce que les zizis des petites filles ne sont pas traités à égalité avec les zizis des petits garçons : réédité, le livre a été corrigé. « Le sexe, la violence, le racisme restent des sujets sensibles » constate Marine Planche.
Le dernier panneau de l'exposition de la BNF recense les attaques dont le livre pour la jeunesse fait l'objet à l'étranger. Alors candidat, Jair Bolsonaro a montré à la télévision la version brésilienne du Guide du zizi sexuel, de Zep, prétendant qu'il faisait partie d'un « kit gay » fourni par l'Éducation nationale brésilienne. Après le Nouveau Mexique en 2001, les volumes d'Harry Potter ont fait l'objet d'un autodafé en Pologne en 2019. Mais Marine Planche conclut la rétrospective sur une note optimiste avec la semaine « Banned books week » organisée par les bibliothèques américaines. Celle-ci célèbre chaque année la liberté d'expression et la liberté de lire sous le slogan « Les mots ont du pouvoir : lisez un livre censuré ».