« Nous sommes aujourd’hui confrontés à une offensive autoritaire sans précédent ». C’est en ces termes que 2300 membres de la Writers Guild of America et de la Writers Guild of America East, deux syndicats de scénaristes, d’auteurs et de journalistes américains ont dénoncé, dans une lettre ouverte publiée mardi 5 août, les « attaques dangereuses et croissantes » de l’administration Trump à l’encontre des médias indépendants.
Parmi les signataires figurent les écrivains scénaristes Ron Olivier et David Simon, les auteurs Megan Abbott, Christina Adams et Scott Anderson, ainsi que des cinéastes de renom tels que Spike Lee et Celine Song qui entendent riposter pour faire valoir « les récits audacieux, les comédies sans crainte et les reportages sans concession ». Autant d’éléments « indispensables à une société libre et démocratique ».
Des atteintes à la liberté de la presse
Dans ce courrier, les artistes et professionnels du cinéma et de la télévision dénoncent les « attaques dangereuses et croissantes » du président américain « à l’encontre du premier amendement, des médias indépendants et de la liberté de la presse ». Ils font notamment allusion à plusieurs tentatives de poursuites judiciaires jugées « sans fondement contre des organes de presse qui ont publié des articles qui lui déplaisaient ».
En guise d’exemple, le syndicat évoque une affaire impliquant le studio hollywoodien Paramount, qui a accepté en juillet dernier de verser 16 millions de dollars pour mettre fin à un « procès sans fondement » lié à une interview controversée de Kamala Harris diffusée dans l’émission « 60 Minutes », sur la chaîne CBS. Les signataires pointent également du doigt des « représailles contre des publications rapportant des faits sur la Maison Blanche », ainsi que des « menaces » à l’égard des licences des diffuseurs.
« Il s’agit là de tentatives anti-américaines visant à faire taire les critiques »
« Il [le président Donald Trump] demande régulièrement l'annulation des émissions d'information et de divertissement qui le critiquent dans les émissions de fin de soirée et, plus récemment, dans The View », soulignent-ils. Par ailleurs, ils accusent les élus républicains et la FCC (Commission fédérale des communications) d’exercer une « pression » sur un organisme chargé de financer les médias, dans le but d’influencer les lignes éditoriales de certaines chaînes.
« Il s'agit là de tentatives anti-américaines visant à restreindre les types d'histoires et de blagues qui peuvent être racontées, à faire taire les critiques et les dissidents. Nous n'avons pas de roi, nous avons un président — et le président n'a pas à choisir ce qui passe à la télévision, au cinéma, sur scène, dans nos bibliothèques ou dans les journaux », continuent les membres des Writers Guild of America. Et de conclure en appelant les élus, les dirigeants du secteur et le public à « résister à cette ingérence » et à « se battre pour un avenir libre et démocratique ».