Critique

« Sortir du rang » de Rodolphe Casso : cavale fatale

Rodolphe Casso - Photo Philippe Matsas

« Sortir du rang » de Rodolphe Casso : cavale fatale

Avec Sortir du rang (Aux Forges de Vulcain), Rodolphe Casso, par ailleurs journaliste spécialisé dans les domaines de la culture et de l'urbanisme, livre un thriller plein de gouaille et d’humour.

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Par Charles Knappek
Créé le 14.03.2025 à 16h20

Une espagnole en cavale, un survivaliste mélomane et trois assassins. Tel est le casting en mode polyphonique de Sortir du rang, quatrième roman de Rodolphe Casso paru le 7 mars aux Forges de Vulcain.

Dans ce thriller pyrénéen mêlé d’accents gitans, Almería (l’espagnole en cavale) a fortuitement découvert les menées criminelles de l’entreprise qui l’emploie. L’impair lui vaut d’être prise en chasse par trois tueurs professionnels tandis que, sur sa montagne, Alex (le survivaliste) occupe un bunker dans l’ancienne mine de fer désaffectée de la Pinosa, dans le massif du Canigou. L’ermite y coule des jours heureux avec son chien Larry, stockant des vivres et vocalisant Led Zeppelin au lever du jour... L’arrivée fortuite d’Almería, collée au train par les trois sicaires, va bouleverser son existence.

Candy Crush et chasse aux Pokémons

Comme c’était déjà le cas dans son précédent roman Le dernier jour du Tourbillon (Aux Forges de Vulcain, 2023), Rodolphe Casso livre avec Sortir du rang un récit hilarant, porté par une série personnages hauts en couleur. Si l’on y meurt beaucoup – thriller oblige –, on y meurt aussi très bien : les cadavres ont de l’allure et les assassins le sens de la formule. Entre deux parties de Candy Crush et une chasse aux Pokémons à travers bois, un bon mot excuse tous les crimes.

En arrière-plan, le décor à la fois majestueux et sinistre de la Pinosa, qui fut le théâtre d’affrontements sanglants entre une poignée de résistants et l’occupant nazi en août 1944, apporte une salutaire touche de gravité. L’histoire familiale de Rodolphe Casso, dont le grand-père et l’arrière-grand-père prirent le maquis, s’intègre à merveille dans le récit tragi-comique de la cavale d’Almería.

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