James Crumley, auteur de romans noirs, est mort à Missoula (Montana) le 18 septembre, de «
multiples problèmes de santé dus à l'abus d'alcool et de drogues divers et variées ».
Né le 12 octobre 1939 à Three Rivers (Texas), dans une famille modeste, James Crumley a été désherbeur et ramasseur de coton, a passé deux ans dans la marine avant de reprendre ses études, puis d'enseigner la littérature à l'université de Missoula (Montana), célèbre pour ses cours de « creative writing », aux côtés de Richard Hugo, William Kittredge, James Welch. Avec Rick Bass, Raymond Carver, Richard Ford, Thomas MacGuane, ils constituent le groupe des écrivains du Montana aux talents aussi variés que reconnus. Il publie son premier roman en 1969,
Un pour marquer la cadence, sur la guerre du Vietnam (paru en France en 1992).
Christian Bourgois, son premier éditeur en France, a publié en 1978
Fausse piste (1975 aux Etats-Unis). On y rencontre pour la première fois Milton Chester Milodragovitch, dit Milo, ancien adjoint du shérif devenu privé, imbibé de cock et de whisky, personnage à la fois pur et déglingué à la Chandler dans une Amérique décadente, peint avec beaucoup de tendresse. Avec Chauncey Wayne Sughrue, ancien du Vietnam devenu enquêteur, apparu dans
Le dernier baiser (paru en 1978 sous le titre
Le chien ivre), ils constituent les alter ego de l'écrivain, qui leur ressemble comme deux gouttes d'eau, et hantent Meriwether (l'équivalent romanesque de Missoula), «
en quête du bar parfait ». On les retrouve ensemble dans
Les serpents de la frontière (1996).
Après un passage chez Fayard et chez Albin Michel, James Crumley fut fidèle à Patrick Raynal qui le publia dans « La Noire » et en « Série noire » et qu'il suivit chez Fayard pour son dernier titre,
Folie douce (2005). Ils sont aussi disponibles en « Folio Policier ».