« Boualem Sansal a quitté l'hôpital [où il avait été transféré le 16 décembre dernier ndlr] il y a quelques jours et est rentré en détention dans la prison où il est détenu, dans les environs d'Alger », a déclaré le 28 janvier à Sud-Radio, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Une information qu’il tiendrait de l’épouse de l’écrivain, avec qui le ministre assure s’entretenir « une fois par semaine ».
Des relations en pause
Celui-ci s’est dit « préoccupé » de l’état de santé de Boualem Sansal, la demande française de visite consulaire n’ayant pas été accordée par les autorités algériennes et l’écrivain de 75 ans étant « malade ».
Sur sa potentielle visite à Alger pour discuter avec lesdites autorités, Jean-Noël Barrot s’est déclaré « prêt le moment venu pour reprendre l'ensemble des sujets et des dimensions de notre relation, que je souhaite voir s'apaiser parce que c'est la seule manière de rendre service au peuple algérien et au peuple français ». Il espère « qu'une décision puisse être rendue le plus rapidement possible par la justice algérienne ».
En prison depuis mi-novembre
Emprisonné depuis plus de deux mois, Boualem Sansal est poursuivi par le régime en vertu de l’article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l'Etat, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ».
D’après le journal Le Monde, cela fait suite à des déclarations de l’écrivain au média français Frontières, réputé d’extrême droite, dans lesquelles il aurait adopté la position marocaine affirmant que la colonisation française aurait amputé le territoire du Maroc au profit de l'Algérie. Des affirmations qui auraient fortement déplu au régime algérien en place.