12 septembre > Polar France

Le nouveau polar d’Antoine Chainas démarre très fort. Une accorte blonde sportive retrouve ses esprits sur le siège avant passager d’une voiture. Son chemisier révèle une tache de sang qui s’agrandit à vue d’œil. La femme n’arrive pas à enlever sa ceinture de sécurité, ressent une tension dans le crâne…

Antoine Chainas- Photo DR/CATHERINE HÉLIE/GALLIMARD

Le lecteur apprend que, avant l’accident qui va mettre fin à son existence, Sophia voyageait avec son époux, Patrick Martin. Un homme qui élabore des questionnaires, des formulaires de candidature, et travaille pour les propriétaires de gated communities, des résidences surveillées dans le sud de la France. Le couple a manifestement ce soir-là été la cible d’un tireur qui s’en prenait jusqu’ici à des Noirs et à des Arabes aux abords des autoroutes de la région.

Un sniper mystérieux qui ne laisse ni traces ni douilles après son passage. La police locale est sur les dents. Chargé de l’enquête, le capitaine Durantal est réputé bon enquêteur. Il aime la bonne chair et nourrit une sympathie « inaliénable » pour le genre humain. Durantal a notamment sous ses ordres le lieutenant Alice Camilieri, une étrange jeune femme au regard « aussi profond qu’un gouffre », qui arbore une cicatrice au niveau de la tempe droite depuis une opération difficile sur le terrain…

Après avoir traduit de l’américain le très sombre et dérangeant La belle vie de Matthew Stokoe (« Série noire », 2012) et Prise directe d’Eoin Colfer (« Série noire », 2012), Antoine Chainas revient au roman policier avec succès. L’auteur talentueux de Versus (« Série noire », 2008, repris en Folio policier) et de Anaisthêsia (« Série noire », 2009, repris en Folio policier) se montre toujours un conteur aussi impressionnant. Avec Pur, il creuse encore plus loin un univers d’une rare noirceur qui n’est pas sans rappeler celui du défunt J. G. Ballard. Ballard dont Chainas a certainement lu Super-Cannes auquel Pur fait intelligemment écho.

Al. F.

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