Le projet de reprise a été présenté lors d’une réunion du comité d’entreprise le 30 septembre. D’après ce qui en a été compris en interne, le rachat concernerait la totalité du capital. Dernier éditeur scolaire indépendant, Belin est contrôlé à 100% par la Financière Férou, une société holding qui regroupe les actionnaires familiaux de cette entreprise fondée en 1777. Une partie d’entre eux avait déjà cédé l’an dernier leur participation, reprise par la holding.
L’éditeur a toutefois besoin d’un refinancement. Après avoir connu de très belles années, portées par des succès en édition scolaire et par les ventes de sa belle “Histoire de France” (collection en treize volumes), il est confronté à l’effondrement du marché des manuels en raison de l’absence de réforme des programmes du primaire et du collège. Prévue en 2015, cette révision est repoussée à 2016, au plus tôt.
Belin s'inscrit au 21e rang de notre classement Livres Hebdo de l'édition française avec un chiffre d'affaires 2013 de 28,7 millions d’euros, en recul de 15,3% sur 2012. Les comptes ont viré dans le rouge l’an dernier, et seraient encore négatifs cette année. Un plan de licenciement a été envisagé, puis suspendu.
Implanté à Paris dans le 6e arrondissement, où il dispose d’un patrimoine immobilier de près de 1000m2, Belin emploie environ 130 personnes, et gère sa propre diffusion-distribution, avec des entrepôts à Morangis.
Belin s’est diversifiée dans le numérique et a investi dans le LIB, un département constitué en filiale à 50/50 avec Magnard-Vuibert (groupe Albin Michel). L’an dernier, la maison a pris le contrôle de GERIP, concepteur de logiciels éducatifs, à partir duquel elle a lancé le programme PEPS (“plate forme scolaire d’entraînement personnalisé”).