Le salon a pris ce week-end des airs de foire commerciale. Selon Reed, la fréquentation a été en hausse de 30% vendredi , 25% samedi et 17% dimanche comparé à la précédente édition. Le public est reparti avec des sacs bourrés de livres. Flammarion, Actes Sud, Payot enregistrent tous d'excellentes ventes. ans le livre d'or à l'entrée du salon, une visiteuse, Marie (de Paris) écrit : "Faîtes des efforts pour faire de ce salon un endroit convivial et non une gigantesque FNAC."
Si les "people" attirent les masses pour saisir l'instant avec leur appareil photo, les écrivains vendent davantage de livres. Le salon s'est affirmé comme le rendez-vous des vrais amateurs de livres. Hier, seulement 145 BD, sur les 400 apportées, de Samantha Oops ! se sont vendues. Sarnatt Banerjee (Calcutta) dessinait plus de dédicaces que Gonzague Saint-Bris n'apposait de signatures. Lama, Bern, Bové faisaient surtout le plein d'autographes sur des bouts de papier. En revanche, ce sont bien ses romans (près de 300) qu'a signé Harlan Coben.
La foule, attirée par Eric-Emmanuel Schmitt, Marc Levy, les auteurs de chez Dupuis et Glénat, a contraint les éditeurs à mettre des barrières. Au stand Inde, certains livres étaient épuisés dès samende ; pourtant, la forte fréquentation de la librairie (tenue par Gilbert Joseph) contraste avec le reste du pavillon indien, moins mobilisateur.
Les élus ou anciens élus ont pu tester leur popularité. François Bayrou (200 signatures chez Plon), Edith Cresson (pourtant en matinée), mais aussi Raffarin (chez Grasset), Chevènement (chez Fayard), ou encore les éditorialistes et journalistes Christine Ockrent et Eric Zemmour ont pu mesurer l'intérêt pour les enjeux électoraux actuels. La politique était aussi présente à travers des manifestations (sociales pour une employée de Virgin jugée aux Prudhommes le 6 avril prochain, humanitaire pour le prix Nobel Aung San Suu Kyi). Et Ségolène Royal? Elle entretient toujours le suspense sur son passage d'ici à mardi.
Après ce week-end, le bilan est positif. Les files d'attente devant l'entrée du Hall 1, le pouvoir d'attraction des écrivains et le mélange des générations ont incontestablement redonné le sourire aux éditeurs.
La principale déception concerne l'invité d'honneur du salon, pas suffisamment mis en valeur selon les visiteurs, un peu déçus de ne pas trouver une ambiance plus locale. Toujours sur le livre d'or, cette suggestion : "Le pays invité aurait du avoir un stand au milieu du salon (...) un espace "café indien" avec de la musique aurait été bienvenu." L'Inde est clairement sous exploitée. On peut manger des huîtres mais pas de poulet tandoori.
Le public reproche aussi le manque de sièges pour des débats qui continuent de passionner, des espaces de repos mal organisés. une mauvaise communication sur les horaires d'ouverture, plus étendus. Mais les visiteurs sont globalement satisfaits. "Très bien que ça ne tombe pas en même temps que le Printemps du cinéma", écrit un fidèle. Un autre a ce néologisme, qui pourrait être un slogan : "Je trouve que le salon du livre est très cultivant."
Tout le salon en photos (par Olivier Dion)
Vendredi 23 mars (Premier jour) / Samedi 24 mars (Deuxième jour)