Le motif de son exil à Tomis, aujourd’hui en Roumanie sur les bords de la Mer Noire, reste l’un des grands mystères de l’histoire de la littérature car si Ovide l’évoque dans ses écrits, aucun de ses contemporains n’y fait mention.
L’empereur qui venait d’édicter des lois contre l’adultère aurait peu apprécié l’ironie de l’auteur de L’Art d’aimer. “Même si le poème ne préconise pas ouvertement l’adultère, il flirte avec l’idée” explique à l’AFP Rebecca Armstrong, professeure associée en lettres classiques à l’Université d’Oxford. “Il adopte clairement un ton irrévérencieux envers les attitudes morales traditionnelles et envers l’empereur et sa famille. Ovide recommande par exemple plusieurs monuments romains construits par Auguste et sa famille comme d’excellents endroits pour séduire les filles.”
Dante aussi
Ovide n’arrangea pas son cas en présentant des excuses partielles pour L’Art d’aimer dans un poème écrit en exil, où il laisse clairement entendre que l’empereur Auguste était un lecteur de poésie plutôt rustre et une personne dénuée d’humour.
L’auteur des Métamorphoses n’est pas le seul écrivain célèbre de la péninsule à avoir reçu des excuses officielles. En 2008, la ville de Florence a demandé pardon pour les persécutions, la condamnation à mort et l’exil forcé de l’un de ses plus grands poètes : Dante.