Vous avez pris vos fonctions après deux ans de crise sanitaire. Quel diagnostic portez-vous sur les industries culturelles, et celle du livre en particulier ?
Je suis une éternelle optimiste et les chiffres nous invitent à l'être : quand on compare la situation en France à celle de nombreux pays, on voit que nos industries culturelles ont mieux résisté et sont plus résilientes. Je ne conteste pas les difficultés. Par exemple dans le cinéma, nous faisons face à une baisse de 25 % de la fréquentation. Mais le recul est de 40 % en Espagne et aux États-Unis, 60 % en Italie ! Pour le livre, souvenons-nous des longues files d'attente devant les librairies pendant la crise sanitaire et nous venons de connaître une année exceptionnelle en termes de ventes ; c'est un peu plus difficile ces derniers mois avec les impacts de la guerre en Ukraine. Mais plus d'une centaine de librairies ont ouvert en France en 2021. Chaque fois que je me déplace, je vais dans une librairie, chez Mollat à Bordeaux, mais aussi au Havre, à Clichy, à Longjumeau ou encore à Marciac. Ce sont des lieux attractifs de lien humain. De nombreux professionnels sont engagés pour les développer et c'est une chance pour notre pays. Par ailleurs, nous avons cette année une très forte rentrée littéraire et, avec Annie Ernaux, un prix Nobel exceptionnel qui valorise le livre français partout dans le monde. Lorsque j'étais attachée culturelle à New York, il avait été attribué à Patrick Modiano en 2014 et j'ai pu me rendr
Lire la suite
(12 860 caractères)