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Flyer pour les étudiants de la bibliothèque Nelson- Mandela à Vitry-sur-Seine.

Bibliothèque Nelson-Mandela à Vitry-sur-Seine, médiathèque Ulysse à Saint-Denis, médiathèque Grand M à Toulouse, Bibliothèque d'étude et d'information à Cergy, autant d'établissements qui ont décidé cette année de mettre en place des dispositifs particuliers pour accueillir les élèves avant leurs examens. Il s'agit d'espaces de travail, de postes informatiques, de collections scolaires et parascolaires, d'accès à des sites Web ad hoc, etc. Ce type de services, qui va dans le sens d'une plus grande attention aux demandes des lecteurs en général, est une tendance, mais encore rare.

C'est ce que montre une étude du sociologue Claude Poissenot menée avec ses étudiants de l'IUT de Nancy-Charlemagne d'après les réponses de 620 bibliothèques françaises (1). Si 83 % des établissements interrogés proposent un espace de travail, c'est dans les deux tiers des cas dans l'espace commun de l'établissement. 29 % offrent une salle d'étude, et 10 % des box de travail pour les groupes. Lorsque la pression est plus forte, en période d'examen, seulement 10 % déclarent mettre à disposition davantage de matériel. Pour Claude Poissenot, "ces résultats montrent que les bibliothèques tolèrent le travail scolaire plus qu'elles ne le pensent dès le projet d'établissement".

Du côté des collections, 21 % des équipements signalent l'existence d'un fonds scolaire ou parascolaire et 9 % d'entre eux les mettent particulièrement en valeur pendant la période des examens. Et si deux tiers des bibliothèques déclarent faire des acquisitions de romans en fonction des programmes scolaires de français et de littérature, 9 % seulement d'entre elles achètent le titre en plusieurs exemplaires alors qu'il est au programme.

Concernant les ressources électroniques, 82 % des bibliothèques proposent au moins un poste informatique à leurs usagers et deux tiers donnent accès à Internet grand public. Mais seulement 6 % d'entre eux déclarent avoir mis en place des "liens d'accès direct vers des pages d'aides aux devoirs" sur les postes et 2 % ont une page de leur site Web qui leur est consacrée.

L'aide individuelle aux travail scolaire est d'ailleurs rare : 3 % des établissements déclarent organiser ce temps d'aide aux devoirs, et 8 % faire appel à des associations extérieures. Comment est reçu, par exemple, un élève qui doit préparer un exposé ? Dans 93 % des cas, l'institution l'oriente vers les rayons qui correspondent à sa recherche et dans 68 % des cas vers des ressources électroniques. Une minorité (22 %) laisse les élèves se débrouiller avec le catalogue. La majorité en profite au contraire pour les soutenir dans leur recherche, mission documentaire oblige !

Selon l'auteur de l'étude, "les bibliothèques n'ont pas massivement intégré l'aide particulière aux élèves dans leurs discours et dans leurs services. Ce faisant, elles négligent un moyen de montrer leur utilité, leur contribution à la formation scolaire de la jeunesse". Mais il reconnaît qu'on voit poindre une autre logique mettant l'accent sur l'aide à l'individu. "Même si cela ne correspond pas à l'image idéale de l'institution, la demande singulière d'un élève trouve souvent une oreille attentive et une prise en charge effective. Il reste donc aux bibliothèques à s'interroger et à traduire en services spécifiquement dédiés l'attention dont les professionnels sont capables de façon individuelle."

03.10 2014

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