3 septembre > récit Etats-Unis

Il restera à jamais le hippie fauteur de troubles chevauchant un chopper défoncé au LSD d’Easy rider ou le tueur psychopathe avec sa veste en cuir et son masque à oxygène dans Blue velvet. Les amateurs de cinéma n’oublieront jamais les yeux bleus et fous de Dennis Hopper à qui Tom Folsom consacre une "biographie rebelle". Cet épatant Born to be wild tourne autour d’un "personnage picaresque" qui possédait "la puissance littéraire d’un Don Quichotte moderne". Un livre sans note en bas de page, ni notes de fin, mais avec, comme le précise Folsom, rien de moins que trois visites de fantômes, des étranges aventures dans la jungle et une virée sauvage à travers la culture pop américaine.

Le gamin du Kansas, de Dodge City, voit son premier film à l’âge de 5 ans. Très tôt, il veut être acteur et monte déjà sur les planches à 15 ans. Il s’installe à Hollywood. L’acteur Vincent Price, qui a chez lui des tableaux de Richard Diebenkorn et de Jackson Pollock, le prend sous son aile. Embauché sous contrat par Warner Bros, Dennis Hopper commence par jouer le rôle d’un orphelin épileptique dans la série télévisée Medic. Sur le plateau de Rebel without a cause (La fureur de vivre), il croise James Dean qui plus tard lui déconseillera de suivre les cours de Lee Strasberg, tape dans l’œil de Natalie Wood et manque d’aller régler son compte, au château Marmont, à Nicholas Ray, réalisateur du film et amant de la belle actrice ! Une demoiselle dont il sera ensuite lui aussi l’amant, le temps d’une liaison particulièrement torride.

Le débutant est déjà fougueux au possible. Il aime les excès, conduit son Austin Healey rouge à tombeau ouvert. Devant une caméra, il a vite compris qu’il valait mieux être que jouer. Il partage l’affiche avec Elizabeth Taylor, emmène Paul Newman à un concert de Miles Davis, enchaîne les westerns de série B et les films de série Z. Hopper se promène partout avec son appareil Nikon autour du cou, il photographie James Brown, Phil Spector et Brian Jones. Rencontre Andy Warhol qu’il pilote à Los Angeles. Songe à une "comédie démente" avec son ami Peter Fonda. Et là, le lecteur n’a encore rien vu. Ni mis un pied à Taos, au Nouveau-Mexique, où Hopper s’installe à la quarantaine…

Trépidant et mené tambour battant, le formidable livre de Tom Folsom fourmille d’anecdotes toutes plus incroyables les unes que les autres sur un personnage pour le moins haut en couleur et sur une époque qui l’était autant. Les nostalgiques du Nouvel Hollywood vont adorer. Al. F.

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