Au musée Carnavalet, ce lundi 3 novembre, c’est sous les applaudissements que Nathacha Appanah reçoit la récompense du prix Femina, un léger sourire aux lèvres.
Avec beaucoup d’émotion, l'écrivaine mauricienne livre un discours rapide, qu’elle n’avait pas préparé : « J'étais très contente d'être parmi les finalistes, je suis très heureuse d'avoir obtenu le Femina, de recevoir un prix pour un livre qui est particulier. C'est un livre entre le roman, l'essai, l’écriture du "Je"… Il raconte la nuit de trois femmes et dans ces nuits-là, la manière dont leur cœur est toujours battant aujourd’hui, confie l’autrice à Livres Hebdo. Moi qui aime beaucoup le langage, je n'ai pas de mots pour décrire comment je me sens, je suis joyeuse. »
Nathacha Appanah, lauréate du prix Femina 2025 du roman français face aux photographes dans la cour du musée Carnavalet- Photo OLIVIER DIONPour télécharger ce document, vous devez d'abord acheter l'article correspondant.
« C’est un livre tellement intelligent »
Cette victoire de l’autrice de La nuit au cœur est aussi celle de son éditeur Gallimard. « Il suffit de voir le visage de Nathacha Appanah pour dire que la victoire est bien portée par elle, réagit le président du groupe Madrigall Antoine Gallimard. Être sur les listes, c'est aussi souvent pour honorer un livre et ça ne va pas forcément jusqu'au bout. On pouvait avoir une incertitude sur le fait qu'elle ait ce prix, mais il correspond très bien à ce qu'elle livre. C'est d'abord un signal de solidarité, mais au-delà, c'est vraiment un livre très littéraire, dans l'écriture, dans la force de la réalité, dans la façon de tenir les lecteurs dans une bonne distance, entre ce qui est très choquant et ce qu'on est soi-même. C'est un livre tellement intelligent. »
L'éditeur signale des niveaux de vente déjà très encourageants : « Actuellement, les ventes se situent autour de 68 000 exemplaires, ce qui est un très bon score », commente Bruno Caillet, directeur commercial de Gallimard. Le président du groupe Madrigall, annonce trois ou quatre réimpressions et se montre optimiste pour la suite. « Vous savez, un bon Femina c’est entre 120 000 et 150 000 ventes ».
Les Éléments de John Boyne (JC Lattès), lauréat du prix Femina étranger
Le jury du Femina a également primé Les Éléments de John Boyne (JC Lattès), dans la catégorie roman étranger. Rencontre avec l'auteur et son éditrice Véronique Cardi, directrice générale des éditions JC Lattès.
Livres Hebdo : Quelle est votre réaction à l’annonce de cette victoire ?
John Boyne : Je suis absolument ravie de venir à Paris et de recevoir une récompense aussi prestigieuse. C’est une ville réputée pour ses lecteurs, et j’en suis très fier.
Êtes-vous surpris ?
J.B. : Je suis très surpris : l’accueil réservé aux Éléments ici a été incroyable. Après le prix du Roman Fnac, ces dernières semaines ont été fantastiques pour moi. Je me sens optimiste pour ce livre, et pour les prochains que j’écrirai. J’ai le sentiment de pouvoir toucher un tout nouveau public, ici, à Paris.
Si vous deviez résumer ce livre en une phrase, comment le décrieriez-vous ?
J.B. : C’est un livre sur la violence, sur ceux qui la commettent, comment ils en arrivent là et sur la façon dont nous survivons à ces épreuves.
Quel bilan dressez-vous des ventes du livre?
Véronique Cardi : C'est un roman qui a déjà été couronné par le prix du roman Fnac en septembre, donc qui avait déjà bénéficié d'une mise en avant et d'une presse extraordinaire qui ont porté les ventes. On est déjà à 20 000 exemplaires vendus et on espère bien que ce prix, qui est l'un des prix les plus prestigieux en littérature étrangère en France, va le porter encore plus loin et permettre de faire découvrir ce grand auteur au plus grand public. Des réimpressions avec sa bande ornée du prix, arriveront dans les librairies d’ici quelques jours.
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La part sauvage de Marc Weitzmann (Grasset), lauréat du prix Femina de l'essai
Le jury du Femina a primé La part sauvage de Marc Weitzmann (Grasset), dans la catégorie essai. Rencontre avec son éditeur Olivier Nora, P-DG des éditions Grasset.
Livres Hebdo : Comment accueillez-vous ce prix Femina de l'essai ?
Olivier Nora : C’est une immense joie, c'est un livre exceptionnel et je redoutais qu'il soit peut-être un peu ambitieux, un peu difficile. J'ai eu la surprise de voir qu'il a été plébiscité dans la sélection du Femina essai, du Renaudot essai et du Médicis essai. C'est un livre qui fait l'unanimité et qui a bénéficié d'une couverture de presse magnifique. Ce prix me réconforte sur la possibilité de publier de très bons livres exigeants et de leur trouver non seulement de la critique, non seulement des prix mais le cas échéant éventuellement un public.
Quel bilan dressez-vous des ventes ?
Aujourd'hui, les ventes sont modestes, autour de 2 500, 3 000, mais grâce au prix cela va aller beaucoup plus loin. Il vend déjà davantage que beaucoup de titres plus simples que nous avons publiés depuis le début de l’année. Il y aura une réimpression avec le bandeau du prix de l’ordre de 15 000 exemplaires.
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