Il était une fois un roi très heureux en son royaume prospère. Seulement voilà, un point chagrine le roi Artégan : les journées ne durent que vingt-quatre heures ! Qu’à cela ne tienne ! Il suffit, d’un coup d’arrêté royal, d’ajouter deux petites heures au cadran. Le soir même, Artégan se rend sur la plage pour guetter le décalage horaire. Nenni ! Le soleil n’a cure de l’arrêté royal et se couche quand ça lui chante. Comment se fait-il qu’un roi qui possède tout manque à ce point de cette chose fuyante qu’est le temps ? Seul le jardinier a une solution. Il montre au roi les bulbes de tulipes et lui explique qu’il leur faut des mois pour germer. Moralité, ce n’est pas le temps qui compte, mais ce que l’on en fait.
Dans le deuxième conte, le jeune roi est confronté aux tourments de la jalousie. Sa cousine, dit-on, a un royaume plus puissant que le sien, une tour plus haute, des bateaux plus rapides. De quoi faire pâlir d’envie Artégan et l’entraîner dans la spirale de la guerre. Jusqu’au jour où il rencontre ladite cousine, qui le surpasse en jugeote et lui inculque sa deuxième leçon d’art de vivre…
Dans le dernier conte, le roi est père d’un jeune prince fort choyé et couvé. Se cogne-t-il au genou, se fait-il piquer par une guêpe qu’aussitôt son père prend toutes les dispositions pour que le prince vive sous cloche. Fort heureusement, sa femme la reine saura par quelque habile stratagème lui enseigner qu’on ne peut fonder l’éducation d’un enfant sur la peur. Le monde et ses risques, il faut savoir les affronter, mais avec prudence et mesure.
A travers ces trois contes, Ghislaine Roman administre de véritables petites leçons de philosophie aux jeunes lecteurs. Sans aucun concept ni théorie, mais avec grâce et imagination. L’illustration naïve et colorée de Clémence Pollet est une alliée de choix. Un album qui rend Epicure accessible dès 7 ans !
Fabienne Jacob