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Pourquoi Hachette attaque en justice Editis, Les Arènes et L'Iconoclaste

Pourquoi Hachette attaque en justice Editis, Les Arènes et L'Iconoclaste

Le premier éditeur français dénonce le montage juridique mis en place par Les Arènes et l'Iconoclaste pour s'associer avec Editis. Il réclame 4,4 millions d'euros en réparation. 

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Par Isabel Contreras
Créé le 18.03.2021 à 22h00

Hachette Livre a attaqué devant le Tribunal de commerce l'accord conclu en 2020 entre Editis et Les Arènes/L'Iconoclaste, a révélé mercredi 17 mars Libération. La filiale de Lagardère se sent lésée par le montage juridique mis en œuvre par Les Arènes et l'Iconoclaste pour s'associer avec Editis. Il réclame 4,4 millions d'euros en réparation. Contacté par Livres Hebdo, Hachette Livre n'a pas souhaité faire de commentaires.

Les origines du conflit remontent à mai 2020. Laurent Beccaria et Sophie de Sivry, patrons respectifs des Arènes et de l'Iconoclaste, mettent en place une nouvelle structure juridique, Groupe Margot, afin de "simplifier leur organigramme", peut-on lire sur le rapport financier sur l'année 2020 de Vivendi, maison-mère d'Editis. Quelques jours plus tard, le 13 mai, Editis acquiert "une participation minoritaire de 49% dans le groupe Margot". Sans faire mention de cette montée de capital, les trois parties annoncent le 4 juin un accord sur la distribution et la diffusion à compter du 1er janvier 2021.

Indépendance

Mais Hachette, qui distribue ces éditeurs indépendants depuis 2014, juge irrégulier ce montage. D'après une source proche du dossier, le groupe n'était pas intéressé par le rachat des Arènes et de L'Iconoclaste, mais défend surtout ses droits de pré-emption sur ces sociétés. Il a, de ce fait, dénoncé l'accord en septembre, devant le Tribunal de commerce de Paris et réclamé  "4,4 millions d’euros en réparation".

Contacté, Editis refuse "de commenter des affaires judiciaires en cours". De leur côté, Laurent Beccaria et Sophie de Sivry ont réagi par le biais d'un communiqué pour "contester le fondement de l'assignation" et réaffirmer leur "indépendance" vis-à-vis d'Editis. "Nous gardons évidemment le contrôle de notre groupe et la maîtrise de notre diffusion".

Cette passe d'armes intervient sur fond d'une autre bataille capitalistique au niveau de l'actionnariat, entre Vivendi et Lagardère. L'hypothèse d'une cession partielle d'Hachette Livre à Vivendi inquiète les salariés du premier groupe français. Le P-DG du groupe, Arnaud Nourry, martelle depuis quelques semaines qu'il ne laisserait « personne abîmer Hachette Livre ». « Tout mouvement proche du démantèlement m’est insupportable. Il n’y a aucune cohabitation possible entre nous et Editis, moins rentable, cela n’a pas de sens stratégique et c’est juridiquement impossible », a-t-il lancé le 26 février sur Les Echos.

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