Dans son discours, la ministre a réaffirmé l'importance "de faire reconnaître le dynamisme des bibliothèques". Profitant de la centaine de bibliothéciares présents, elle a loué leurs "initiatives" et leurs "efforts" qui "donnent une belle image des services publics".
Car tout au long des discours, c'est bien cette mission de service public qui a servi de fil conducteur lors de la soirée. Rédactrice en chef de Livres Hebdo, Christine Ferrand a déclaré en préambule: "Cette ouverture vers le public, ce désir d’irriguer la collectivité, de servir de lien social a depuis le début servi d’axe de travail aux différents jurys de notre prix."
Le Grand Prix a été remis à l'équipe des médiathèques de la communauté de communes d'Aire-sur-l'Adour. "On imagine les scènes d'amour avec les livres", ajoutait Amélie Nothomb, louant la beauté architecturale des bâtiments.
Président de la collectivité, le socialiste Robert Cabé a avoué la difficulté de convaincre "de l'utilité et de l'impérieuse nécessité " d'un tel équipement. "La culture, à plus forte raison en milieu rural, doit prendre une place particulière", a-t-il expliqué, lançant une invitation à la ministre pour qu'elle vienne inaugurer la médiathèque. "Plus nous ouvrons au public, plus le public est enclin à venir", a-t-il affirmé, en rappelant que leur médiathèque, fréquentée par 26% de la population, ouvre 62 heures par semaine.
Tous les lauréats - le réseau de bibliothèques de Toulouse (prix de l'Accueil), la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne (prix de l'Animation), la médiathèque de Moulins communauté (prix de l'Espace intérieur) et le réseau des médiathèque de la communauté d'agglomération du Plateau de Saclay (prix de l'Innovation) - ont insisté sur l'importance de la relation avec les usagers, de leur rôle de service public et de leur envie d'aller chercher ceux que l'institution peut encore effrayer.
Ils ont ainsi rappelé leurs missions : briser les préjugés (en allant dans un centre commercial), accepter les critiques (pas forcément agréables), se rapprocher de certains publics (en adoptant leurs cultures) ou créer un espace convivial (en solo, à deux ou à plusieurs). "Nous avons tout mis en oeuvre pour donner le désir de lire", résumait Robert Cabé.
La soirée s'est terminée avec le Coup de coeur du jury. Amélie Nothomb a repris la parole pour présenter "cet espèce de one-man-show littéraire, d'ovni qui fait vivre la littérature", qui "a le feu sacré" pour "transmettre le goût de la lecture", Marc Roger. Lecteur public, il a en effet mis le feu. Après une brève introduction où il a revendiqué son rôle de travailleur de l'ombre, il a été fidèle à sa réputation de passeur de mots passionné, lisant avec fougue et devant la tour Eiffel illuminée un texte de Claude Ponti, Livre libre lecteur électeur, paru dans le manifeste gratuit Lire est le propre de l'homme (L'Ecole des loisirs).
Le Grand Prix Livres Hebdo des Bibliothèques francophones a reçu l'aide de la Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature et de la société Infor, ainsi que de France Culture, partenaire historique de l'événement.