Faillite

Pour 252 000 €, La Montagne reprend l'édition et la diffusion De Borée

Siège historique de La Montagne où seront regroupées les activités des éditions De Borée

Pour 252 000 €, La Montagne reprend l'édition et la diffusion De Borée

La distribution sera sous-traitée et disparaît dans la déconfiture du groupe, qui entraîne le licenciement de 50 personnes.

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Par Hervé Hugueny,
Créé le 22.12.2015 à 19h27

Pour 252 000 euros au total le groupe La Montagne Centre France reprend les actifs incorporels, les stocks et les fonds de commerce des trois sociétés (édition, diffusion et distribution) qui composaient De Borée, selon le jugement prononcé par le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand le 18 décembre. Les postes de 15 salariés sont sauvés, sur 65 au total. Le montant du passif dû aux éditeurs en diffusion-distribution n'est pas connu. Il ne sera pas couvert par les 252 000 euros de rachat, déjà insuffisante pour rembourser d'autres dettes plus prioritaires (salaires, impôts).
 
"Nous avons créé deux sociétés pour cette reprise : Centre France Livres pour l'édition, et Centre France diffusion distribution, pour la diffusion. Il n'est pas dans nos plans de nous doter d'un outil de distribution, qui sera sous-traitée. Nous examinons diverses propositions" explique Nicolas Corneau, directeur général adjoint du groupe La Montagne, chargé de cette reprise.
 
Selon les informations communiquées au tribunal de commerce, Daudin serait favori, et pourrait réembaucher quatre salariés de la logistique de De Borée. Le repreneur reconnaît ne pas savoir exactement combien d'éditeurs tiers sont restés, ou ont l'intention de rester. Plusieurs d'entre eux (Artemis, le plus important, mais aussi Ysec, Archives et culture) sont déjà partis ou cherchent à partir (Caïman). Il était impossible de maintenir une chaîne de logistique dans ces conditions.
 
Relancer l'édition

"L'objectif est d'abord de relancer l'édition. Nous chercherons les synergies avec les rédactions du groupe dans un second temps" ajoute le repreneur. Un responsable éditorial est à désigner, ou recruter. En début de semaine, les salariés repris faisaient leurs cartons pour déménager au siège historique de Centre France, rue Morel Ladeuil à Clermont-Ferrand, où se trouve toujours l'imprimerie du groupe. L'activité redémarrera après les vacances, le 4 janvier prochain.
 
Dans le plan de relance, Centre France prévoit une production de 200 nouveautés dès la première année et un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros, avant de revenir en trois ans à l'activité antérieure de De Borée en édition, soit 5 à 6 millions d'euros.
 
Le stock considérable, de 1,7 million de livres, estimé à 180 000 euros, constitue l'essentiel de la valeur dans la reprise. Il est prévu de remettre ce qui peut l'être dans le circuit des librairies, et le reste chez les soldeurs. Cet actif servira à financer la relance, dont la "fourchette d'investissement nécessaire se situe entre 0,5 et 1,2 million d'euros", selon le jugement.
 
Le repreneur a notamment évalué à 600 000 euros l'impact des retours et contentieux en souffrance à régler auprès de libraires furieux.  "Le groupe De Borée a, au cours de l'année 2015, entretenu des relations conflictuelles avec nombre de ses clients (refus de retours d'invendus, contestations des avoirs dus aux libraires, contentieux sur la facturation" reconnaît Centre France, qui va devoir "probablement consentir des gestes commerciaux pour solder des contentieux qui ne relèvent pas de sa responsabilité". Le repreneur prévoit qu'il lui faudra plusieurs années pour retrouver la confiance des revendeurs de De Borée.
 

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