Raphaëlle Bacqué avait sondé les coulisses de l’ascension de Jacques Chirac, retracé l’accession de Ségolène Royal au second tour de la présidentielle de 2007, interrogé en pleine tempête la face cachée du couple Strauss-Kahn. Mais le 11 avril 2012, jour des funérailles du directeur de Sciences po Paris, Richard Descoings, retrouvé mort une semaine plus tôt dans sa chambre d’hôtel de New York, la journaliste du Monde a compris que le héros de son prochain livre-enquête ne serait pas issu de la sphère politique. Côté pile, du lycée Henri-IV au Conseil d’Etat en passant par l’Ena, le parcours de "Richie", comme l’appelaient affectueusement les élèves de la rue Saint-Guillaume, a rempli une à une les attentes de ses parents, médecins bourgeois du XVIe arrondissement. Côté face, Richard Descoings est un personnage complexe, homosexuel revendiqué mais époux aimant, artisan de la fondation de l’association Aides, roi des nuits parisiennes et capable de s’y perdre dans les vapeurs d’alcool avant de retrouver son poste de haut fonctionnaire, les yeux cernés et la chemise déchirée. Epatant portrait d’un homme et d’une époque, largement médiatisé, Richie se place 3e au Top essais, avec un tirage de 49 000 exemplaires. M. D.

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