Elle ne fait pas la une des magazines. Pourtant, en quatre ouvrages, l’ex-journaliste Frédérique Deghelt a conquis libraires et lecteurs. Les brumes de l’apparence, son dernier roman, suit les traces des précédents. Publié par Actes Sud le 5 mars avec un premier tirage de 25 000 exemplaires et une mise en place à 17 000, avant même la parution des articles dans la presse, il s’inscrit déjà en 26e position dans le palmarès des romans. Il a toutefois bénéficié de l’effet "Grande librairie", l’auteure ayant été invitée dans l’émission de François Busnel sur France 5 le 13 mars. Sa carrière ne devrait pas s’arrêter là car il figure aussi dans la sélection du prix Maison de la presse.
Les lectrices se sont reconnues dans le personnage de Gabrielle, l’héroïne des Brumes de l’apparence. Directrice d’une agence de communication, Parisienne qui n’aime pas la campagne, Gabrielle hérite d’une maison en ruine au milieu d’une forêt inquiétante, léguée par une tante un peu sorcière dont elle ignorait l’existence. Décidée à s’en débarrasser, elle découvre qu’elle-même a des dons de médium et change de vie.
Les brumes de l’apparence est l’histoire d’une quête d’identité, d’une métamorphose. L’auteure oppose deux mondes : Paris et la campagne, l’univers rationnel de la femme d’affaires qui prend des décisions et celui, fantastique, de la nature aux phénomènes inexpliqués, l’autorité de son mari et la reconnaissance discrète d’Anne-Lise qu’elle a guérie. Ils s’affrontent jusque dans les pensées de Gabrielle, le tout avec d’autant plus de force que le livre est écrit à la première personne et ne nous cache rien des interrogations et des peurs de l’héroïne.
Les brumes des apparences fait partie de ces livres "feel good". Comme l’héroïne de La liste de mes envies de Grégoire Delacourt, Gabrielle vit la remise en question de la quarantaine et change de vie en y perdant des plumes. Mais elle s’en sort. C’est ce message d’espoir, cette promesse de reconstruire sa vie, qui séduit les lecteurs.
Frédérique Deghelt avait écrit un livre sur Mistinguett resté confidentiel. C’est Hubert Nyssen, le fondateur d’Actes Sud, qui l’a découverte à la lecture de La vie d’une autre, le manuscrit qu’elle lui avait envoyé. Le livre a été un succès, et a été adapté au cinéma par Sylvie Testud. On attend l’adaptation des Brumes de l’apparence.