SUISSE

Patrice Fehlmann, directeur général de l'OLF.- Photo DR/OLF

Depuis le 3 octobre, Patrice Fehlmann est le nouvel actionnaire à 100 % de l'OLF, diffuseur-distributeur installé dans la ville et le canton de Fribourg, à la frontière entre la Suisse romande et la Suisse alémanique. L'OLF était jusqu'à maintenant rattaché à Lagardère Services, la branche distribution de presse du groupe du même nom, maison mère d'Hachette Livre. "Nous avons trouvé un terrain d'entente de manière à préserver l'emploi dans cette entreprise et le livre en Suisse romande", explique Patrice Fehlmann, directeur général de l'OLF depuis vingt ans.

Le montant de la transaction n'est pas communiqué. Pour le réduire, Lagardère a conservé les bâtiments, dont le diffuseur-distributeur est désormais locataire. Employant 140 personnes, il réalise 40 millions de francs suisses (33 millions d'euros) de chiffre d'affaires en diffusion de livres français, allemands et anglais, et facture environ 40 millions de francs de ventes en distribution pour le compte d'éditeurs principalement français, notamment Editis, Flammarion, Gallimard, Glénat, explique son directeur général. Les discussions ont commencé il y a un an tout juste, et le principe de la transaction a été conclu à la veille de l'été, selon Le Temps.

"L'OLF est bénéficiaire cette année, mais la baisse de la tabelle, et donc du chiffre d'affaires facturé par les éditeurs, entraîne une baisse de rémunération pour un volume de travail identique. Il s'agit de trouver, avec les éditeurs et les libraires, le moyen de maintenir une qualité de service identique, avec une livraison des livres en 24 ou 48 heures, mais dans un environnement économique plus incertain", indique Patrice Fehlmann.

La chute de l'euro par rapport au franc suisse a paradoxalement compliqué l'économie de la chaîne du livre en Suisse, et notamment dans la partie romande, dont 80 % des titres vendus viennent de France. Bien que les prix aient baissé, les consommateurs jugent que l'avantage de change est insuffisamment répercuté, alors que les libraires ne peuvent se fournir qu'auprès des filiales locales des groupes français. La Commission de la concurrence a produit un rapport très accusateur à l'encontre de ceux-ci, les menaçant d'une amende record. Pour récupérer l'avantage de change et baisser les prix tout en maintenant sa marge, le réseau Payot souhaite s'approvisionner en France via l'OLF, mais c'est une solution très complexe à mettre en place pour les librairies indépendantes.

27.11 2014

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