Le livre en 2030

Pascal Pluchard : « Les imprimeurs qui resteront seront ceux qui continuent à investir dans les nouvelles technologies »

Pascal Pluchard, président fondateur du groupe Partenaires-Livres - Photo Olivier Dion

Pascal Pluchard : « Les imprimeurs qui resteront seront ceux qui continuent à investir dans les nouvelles technologies »

LH Le Magazine a cinq ans, en septembre. L'occasion pour la rédaction de Livres Hebdo d'interroger un large panel d'acteurs du monde du livre et de leur demander comment ils l'imaginent dans cinq ans. Aujourd'hui Pascal Pluchard, président fondateur du groupe Partenaires-Livres.

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Par Alexandre Mouawad
Créé le 09.09.2025 à 10h45

Alors que Livres Hebdo célèbre en septembre les cinq ans de sa nouvelle formule, la rédaction a interrogé plusieurs acteurs du monde du livre pour leur demander où ils se voyaient dans cinq ans. À en croire quelques-unes des personnes interrogées, nous voilà à l’aube d’un grand basculement.

Accélération de l’histoire ? Il y a cinq ans nous aurions peut-être demandé à ces professionnels comment ils s’imaginaient dans vingt. Toujours est-il que ces quelques réponses apporteront des esquisses de solution et des raisons d’espérer, au moins autant que de s’inquiéter. Aujourd’hui, retour vers 2030 avec Pascal Pluchard, président fondateur du groupe Partenaires-Livres :

« Le livre est un objet solide, un secteur solide »

« Quand j’ai commencé, dans les années 1970-80, le ratio entre le nombre de travailleurs dans les industries des arts graphiques, pour beaucoup des imprimeurs, et les retraités du secteur était d’un pour trois. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Et nous sommes trois fois moins nombreux, de 160 000, nous ne sommes plus que 46 000 actifs si l’on regarde les chiffres de l’année dernière. Côté presse, tout s’est réduit à peau de chagrin.

L’impression en rotative est vouée à diminuer drastiquement, comme l’héliogravure en son temps. Pour ce qui est des livres, du labeur, ma partie, c’est la production de masse qui diminue, mais c’est aussi là qu’il y a un coup à jouer. En France, la proximité, qui assure des délais courts ainsi que de la qualité, est nécessaire. On ne peut pas attendre une semaine quand il s’agit d’imprimer un Goncourt, par exemple.

« Il y aura toujours des niches, comme la reliure d’art »

Les imprimeurs qui resteront seront ceux qui continuent à investir dans les nouvelles technologies, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, et qui auront su conserver d’excellentes relations commerciales avec leurs clients éditeurs. Il y aura toujours aussi des “niches”, comme la reliure d’art, et les ateliers Babouot où nous fabriquons notamment la Pléiade, pour répondre à des demandes très précises. Mais je ne m’inquiète pas pour le livre. C’est un objet solide, un secteur solide. Une des dernières grandes filières industrielles. »

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