Anne-Solange Noble, Gallimard

Dans le bureau d'Anne-Solange Noble trône un poster de Montréal. Une façon pour cette Canadienne installée en France depuis 1977 de ne pas oublier sa ville d'origine, qu'elle rejoint chaque année sans faute pour les fêtes de Noël. Faut-il encore présenter la directrice des droits de Gallimard ? Élevée entre deux cultures, anglo-saxonne par son père, avocat protestant, et française par sa mère, Versaillaise qui enseignait la langue de J.M.G. Le Clézio dans une école anglophone, Anne-Solange Noble - prononcez « Nobeul » - porte haut les couleurs du livre français depuis 34 ans. Chez Flammarion d'abord, où elle est entrée en 1985, après avoir répondu à une petite annonce. Dans la maison de la NRF ensuite, qui lui a fait du pied pendant un an avant qu'elle accepte, en 1992.

Paradoxe : « Mes parents étaient des lecteurs voraces mais, chez moi, les livres étaient en anglais », raconte cette diplômée de Sciences Po Paris, qui a aussi étudié deux ans la littérature latino-américaine au Mexique. Dans le service de cinq personnes qu'elle dirige jusqu'au 1er janvier 2020, avant de -céder la main à Judith Rosenzweig-Becqueriaux tout en conservant le domaine anglais, les étrangers se succèdent. « J'ai embauché l'Allemande Barbara Angerer en janvier 2012, et l'Italien Stefano Sampietro, qui nous a rejoint en mai, a remplacé un Colombien, qui avait lui-même succédé à une Franco-Brésilienne. »

Un passeport étranger ne fait pas pour autant un bon cessionnaire de droits, de l'avis de celle qui s'est toujours considérée comme l'agente de ses auteurs. « Mais mes origines nord--américaines colorent mon regard sur les ouvrages. Elles m'aident à savoir ce qui peut marcher hors de nos frontières. » M. D.

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