La médiathèque intercommunale l'Alpha, à Angoulême, consacrera du 25 septembre au 22 décembre un vaste cycle à l'amour. Aborder ce sujet dans toute sa diversité, notamment l'érotisme, et avec un large programme, reste, aujourd'hui encore, un choix audacieux pour une bibliothèque de lecture publique. « Les élus nous ont suivis, mais il a fallu convaincre car c'est un sujet perçu comme délicat à aborder sans heurter dans un lieu qui reçoit un public familial, explique Claire Valgrès, programmatrice culturelle de l'Alpha. Comme tous nos cycles, celui-ci propose des événements pour le public adulte et d'autres pour le public enfant. »
L'établissement fait partie des rares en France à détenir un fonds de littérature érotique important et clairement identifié en tant que tel. Prévu dès l'origine du projet de la médiathèque, installé bien en vue à côté de la littérature sentimentale, ce fonds compte actuellement plus de 600 romans, près de 280 bandes dessinées et des films. Ils font partie des documents les plus empruntés. L'événement « Parlez-moi d'amour », est une manière pour l'Alpha de valoriser ces collections mais aussi d'ouvrir les échanges autour de l'actualité récente du mouvement #MeToo.
Le programme prévoit plus de quarante événements, parmi lesquels L'Apéricul, consacré à la bande dessinée érotique, une conférence sur les robots sexuels par l'anthropologue Agnès Giard, un débat sur la sexualité à l'heure d'Internet animé par Ovidie et Thomas Rohmer, expert en protection de l'enfance et numérique. Un espace de prévention et d'éducation, élaboré en partenariat avec le Planning familial et l'association Les Petits débrouillards, accueillera les adolescents autour de huit modules thématiques tels que « mieux connaître l'anatomie masculine et féminine », « aller à l'encontre de ses a priori sur les sexualités ». Avec cet événement, l'Alpha poursuit les missions qu'elle s'est fixées dès son ouverture. « Nous pensons que la bibliothèque est un équipement culturel mais doit aussi être un lieu au cœur de la cité où l'on peut s'informer, aborder l'actualité et les grands débats de société », défend Claire Valgrès.