Par
Fabienne Jacob Créé le
11.10.2013
à 19h29, Mis à jour le 30.10.2013 à 18h35
«Marre que Maman m’inscrive à des activités formidables… qu’elle choisit à ma place», «Marre que Maman me rajoute des pulls quand c’est elle qui a froid», «Marre que les parents me racontent des bobards: papi est parti au ciel, toi et ton frère, on vous aime pareil», etc. Les ras-le-bol de ce Ralbum sont légion, souvent légitimes et concernent aussi bien la vie affective que la vie quotidienne.
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L’auteure, Elisabeth Brami, avant d’écrire pour la littérature jeunesse, a été psychopédagogue pour adolescents et sait de quoi elle parle. Petits mensonges parentaux, grandes peurs enfantines, culpabilités bien partagées, tout y passe… spécialement les maux de l’époque, divorces, obsession de l’autonomie de l’enfant («marre que mes parents ne me lisent plus de livre le soir pour m’obliger à lire tout seul»), et quelques paradoxes pédagogiques qui en découlent («marre qu’on me demande mon avis, mais qu’ensuite il compte pour du beurre»). Le petit narrateur-râleur à l’œuvre dans ce manifeste des enfants de 5 à 7 ans a souvent le sens de la formule : «Marre qu’on ferme la porte de ma chambre la nuit quand j’ai peur, alors qu’on m’interdit de la fermer le jour, quand je veux être tranquille. » C’est drôle, tonique et bien envoyé ! L’humour des illustrations, signées Gilles Rapaport, fait lui aussi mouche. La double page du petit personnage assis sur le couvercle des WC tenant une canne à pêche à la main et pensant «marre qu’on m’envoie aux toilettes quand j’ai pas envie» est assez irrésistible. Une litanie de « marre » qui donne envie de se… marrer.
Fabienne Jacob
Longtemps restreinte à cause d’un système de diffusion-distribution défectueux, la production africaine explose à travers le numérique. De quoi donner de la place et de la voix aux auteurs du continent.