14 mars > Jeunesse France

« Marre que Maman m’inscrive à des activités formidables… qu’elle choisit à ma place », « Marre que Maman me rajoute des pulls quand c’est elle qui a froid », « Marre que les parents me racontent des bobards : papi est parti au ciel, toi et ton frère, on vous aime pareil », etc. Les ras-le-bol de ce Ralbum sont légion, souvent légitimes et concernent aussi bien la vie affective que la vie quotidienne.

L’auteure, Elisabeth Brami, avant d’écrire pour la littérature jeunesse, a été psychopédagogue pour adolescents et sait de quoi elle parle. Petits mensonges parentaux, grandes peurs enfantines, culpabilités bien partagées, tout y passe… spécialement les maux de l’époque, divorces, obsession de l’autonomie de l’enfant marre que mes parents ne me lisent plus de livre le soir pour m’obliger à lire tout seul »), et quelques paradoxes pédagogiques qui en découlent marre qu’on me demande mon avis, mais qu’ensuite il compte pour du beurre »). Le petit narrateur-râleur à l’œuvre dans ce manifeste des enfants de 5 à 7 ans a souvent le sens de la formule : « Marre qu’on ferme la porte de ma chambre la nuit quand j’ai peur, alors qu’on m’interdit de la fermer le jour, quand je veux être tranquille. » C’est drôle, tonique et bien envoyé ! L’humour des illustrations, signées Gilles Rapaport, fait lui aussi mouche. La double page du petit personnage assis sur le couvercle des WC tenant une canne à pêche à la main et pensant « marre qu’on m’envoie aux toilettes quand j’ai pas envie » est assez irrésistible. Une litanie de « marre » qui donne envie de se… marrer.
Fabienne Jacob

 

 

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