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A nous les petits Mickey !

Couverture de Mickey's craziest adventures par Lewis Trondheim et Nicolas Kéramidas. - Photo Glénat/ Disney 2016

A nous les petits Mickey !

Cosey, d’une part, et Lewis Trondheim et Nicolas Keramidas, d’autre part, revisitent à leur manière l’univers de Walt Disney.

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Par Fabrice Piault,
Créé le 12.02.2016 à 00h30 ,
Mis à jour le 26.02.2016 à 15h38

Des auteurs le souhaitaient, Glénat l’a négocié. Partenaire de Disney, dont il édite notamment les classiques, l’éditeur français a obtenu de la World Company l’autorisation de donner carte blanche à des auteurs de bande dessinée "franco-belge" pour revisiter l’univers de Mickey dans des histoires inédites et totalement originales. Sous quelques conditions - pas question de sortir Mickey du champ des productions pour la jeunesse et de lui faire vivre, par exemple, des aventures sexuelles -, Cosey, d’une part, et Lewis Trondheim et Nicolas Keramidas, d’autre part, inaugurent la collection "Disney by Glénat", dans laquelle séviront aussi dans quelques mois Loisel ou Tebo. Ils ont opté pour des approches diamétralement opposées mais également convaincantes.

S’attaquant au versant mièvre du personnage de Mickey, le dessinateur suisse (La série Jonathan, A la recherche de Peter Pan, Le voyage en Italie…) raconte dans Une mystérieuse mélodie"comment Mickey rencontra Minnie". Son dessin rond, son trait très "ligne claire", ses couleurs chaudes ramènent le lecteur au paradis perdu de l’enfance, quelque part entre le monde de Oui-Oui et celui des Schtroumpfs. Nous sommes en juin 1927 et Mickey porte à Hollywood la fin du scénario d’un film en cours de tournage. Las, le producteur lui demande de le pimenter : "Du drame ! Du sang ! Des larmes ! De l’amour ! Des morts !!! Voilà ce que le public veut." Voici notre héros perplexe, qui doit s’aventurer sur des terrains auxquels il n’est guère préparé. Mais d’autres péripéties, qui permettent à Cosey de faire apparaître plusieurs personnages emblématiques de Disney tels Dingo, Horace, Pat Hibulaire, Clarabelle ou Pluto, dont on comprend enfin l’origine du nom, vont lui permettre de se déniaiser.

Minnie, bien sûr, y a sa part. C’est dans le train qui ramène Mickey de Los Angeles à sa petite maison dans la prairie qu’elle va lui apparaître, du moins son ombre car une panne d’électricité l’empêche de voir celle qui s’est endormie la tête sur son épaule. Elle fredonne dans son sommeil une mélodie douce et entêtante dont il suivra la trace pour la retrouver après qu’elle se sera discrètement éclipsée.

Scénaristiquement comme graphiquement plus sombre, avec des traits plus changeants, le Mickey de Lewis Trondheim et Nicolas Keramidas se présente dans une série de séquences d’une planche prétendument oubliées et retrouvées par les auteurs. Elles forment une seule histoire longue à laquelle manquent toutefois près de la moitié des épisodes, supposément perdus, que le lecteur doit reconstituer mentalement. Schématiquement, dans ces "plus folles aventures de Mickey", Pat Hibulaire et les Rapetou ont dévalisé le coffre-fort de Picsou à l’aide d’une machine à miniaturiser conçue par Géo Trouvetou. Mickey et Donald les poursuivent à travers une jungle où les menacent animaux préhistoriques, monstres extraterrestres ou sous-marins. Grosses frayeurs, mais tout finit (presque) bien. Fabrice Piault

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