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Nirvana mon amour

Michel Laub - Photo Renato Parada/Buchet-Chastel

Nirvana mon amour

Michel Laub se remémore la désertion de sa caserne pour rejoindre sa petite amie et voir Kurt Cobain en concert. Point zéro du premier amour et d’une carrière d’écrivain.

Par Sean James Rose
avec Créé le 16.12.2016 à 00h32

La mort des uns est parfois révélatrice de la vie des autres. Quand il apprend le suicide de Kurt Kobain, le narrateur de La pomme empoisonnée de Michel Laub est à Londres. Il fait des petits boulots pour payer son loyer et s’acheter avec le reste de son salaire de la presse musicale. Avant l’Angleterre, l’étudiant en droit de Porto Alegre effectuait son service militaire au Centre de préparation des officiers de réserve, le CPOR. La mort de la rock star grunge, telle qu’aujourd’hui l’auteur-narrateur se la remémore, signait comme l’inéluctable fin d’une énergie, lumière noire d’une colère et d’un désir destructeurs. Une page tournée de son histoire avec Valeria, écorchée vive, fan comme lui de Nirvana, pour laquelle il avait déserté la caserne pour voir Kobain en concert au stade Morumbi.

La pomme empoisonnée est le second volet d’une trilogie initiée avec le Journal de la chute (Buchet-Chastel, 2014), sur son grand-père juif rescapé d’Auschwitz. La confession de ce premier amour tragique s’enchevêtre ici avec le récit d’une Rwandaise survivante du génocide, "commencé le lendemain de la date officielle de la mort de Kurt Kobain", que le narrateur devenu journaliste interviewera des années plus tard. Michel Laub joue sur les gammes de la douleur et des regrets une partition intime, mais d’une envoûtante intensité.

S. J. R.

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