Une dizaine de policiers ont recouvert d’un drap noir la vitrine de la librairie féministe Les Parleuses à Nice, vendredi 9 décembre. Elle avait accueilli trois jours plus tôt Hélène Devynck, autrice d’Impunité (Le Seuil) qui s’exprimait sur les questions de viols et d'agressions sexuels. Et accepté que le collectif Les Colleuses (qui luttent contre les féminicides) décore sa vitrine de phrase comme : « Qui sème l'impunité récolte la colère », ou « Sophie, on te croit », en référence à la jeune femme qui accuse le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de viol. Une affaire tranchée par un non-lieu en juillet dernier, mais contestée en appel par la plaignante.
Vendredi 9 décembre, le ministre de l'Intérieur était justement attendu à Nice pour visiter le futur hôtel des polices de la ville. Et devait passer devant la librairie, comme le raconte Hélène Devynck dans une tribune publiée dans le week-end par Libération. Peinant à déterminer sur quelles bases légales les forces de l’ordre peuvent faire disparaitre la vitrine d’un commerce qui a pignon sur rue, l’avocate de la librairie va saisir la justice pour “détournement de pouvoir”.