Y'a quelqu'un ? Sommes-nous seuls dans l'univers ? La question est posée depuis le premier regard sur le ciel étoilé. Au II^e siècle, le Grec Lucien de Samosate imaginait déjà des extraterrestres. Aujourd'hui, notre connaissance est plus vaste. C'est pourquoi Nathalie Cabrol a entrepris ce livre superbement illustré, après le succès d'À l'aube de nouveaux horizons (Seuil, 2023, 27 000 exemplaires GfK). Parmi ces outils qui permettent de sonder ces « espaces infinis », les télescopes James Webb et Hubble. Ce sont les yeux des chercheurs, et même un peu plus que cela. Ils nous autorisent à voir au-delà de ce que l'on voit, à pénétrer un peu « l'énigme cosmique de la vie ».

En 1950, le physicien et Prix Nobel Enrico Fermi expliquait sous la forme d'un paradoxe qu'au vu des conditions d'apparition de la vie sur Terre, si les extraterrestres existaient, ils devraient déjà être parmi nous. Dix ans plus tard, le radioastronome américain Frank Drake formulait une équation sur le nombre de civilisations intelligentes détectables dans notre galaxie. Alors pourquoi ce grand silence ? Peut-être parce que nous avons une idée trop restrictive de la vie dans un Univers qui compte plus de mille milliards de galaxies.

« Les étoiles de type solaire ne sont pas les seules à pouvoir développer une zone habitable. » Alors oui, la probabilité est grande qu'il y ait de la vie extraterrestre. Sous quelles formes et sous quelles latitudes, c'est une autre histoire. De même, que faut-il entendre par « zone habitable » ? L'astrobiologiste franco-américaine, directrice du centre de recherche Carl Sagan de l'institut SETI, fournit des réponses qui n'épuisent pas toutes les questions. Elle nous invite à comprendre, mais aussi à rêver, avec ces photographies splendides qui font beaucoup pour l'émerveillement à l'égard des sciences de l'Univers.

Voyager 1, l'objet humain le plus éloigné de la Terre, a été lancé en 1977. En se déplaçant à 61 000 km/h, il a mis trente-cinq ans pour quitter notre système solaire. Ce détail devrait nous inciter à comprendre où nous sommes et ce que nous sommes plutôt qu'à fuir notre ignorance pour un ailleurs aujourd'hui inatteignable. C'est tout l'esprit de ce magnifique ouvrage. Ainsi à la question « Y'a quelqu'un ? », la première réponse devrait être « Ben déjà y'a nous ! »