Jeunesse

"Les livres numériques représentent 20% du marché de l'édition américaine (avec 20% de parts de marché pour Apple), 10% en Allemagne, 3,1% en France, qui s'est équipé de 6 millions de tablettes et de 500 000 liseuses, tandis que la guerre des prix fait rage au Royaume-Uni". C'est par ce tableau que Terence Mosca, fondateur de TM Consulting, a introduit, vendredi 29 novembre, la conférence professionnelle "De la page à l'écran" qu'il animait au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil (93) dans le cadre du MICE (Marché international et interprofessionnel de la création pour enfants). "88% des applications jeunesse sont gratuites et 25 % ne sont ouvertes qu'une fois" a-t-il poursuivi, insistant ainsi sur la difficulté de trouver un modèle économique sur un marché déjà encombré par... 48 000 développeurs de contenus.

Ce premier rendez-vous professionnel, auquel ont assisté 180 personnes, avait pour objectif de confronter des expériences internationales grâce aux interventions des représentants d'Egmont, de MadeinMe, et de Nexus, puis de comprendre à travers les expériences de l'IGS, Izneo, Arte et Bayard, l'évolution du marché français. 

"Nous avons eu dix millions de téléchargements sur ces cinq derniers mois et il faut penser que l'iPad n'existait pas il y  a trois ans", a souligné le Suédois Peter Schröder, directeur numérique du groupe suédois Egmont, qui table sur le développement du numérique et sur la puissance de son groupe présent dans plus de trente pays. Pour lui, le numérique fait exploser les habitudes de lecture et de consommation et son avenir  passe par "une plateforme où les consommateurs achètent du contenu". "Rapidité, réactivité – il faut aller sur le marché, analyser ce qui marche et s'adapter – est notre credo", a-t-il martelé. 

Si tous les acteurs avouent chercher encore un modèle économique, le numérique prend ses marques. Les plateformes (Mebooks, MadeinMe, avec 1000 téléchargements quotidiens, Izneo, J'aimeLire Store), les offres multi-supports (pouvoir commander un livre, un film, une musique) et surtout les formules par abonnement ont la faveur de tous, à l'instar d'Izneo qui propose avec succès pour 10 euros par mois, un accès  à 15 BD, appartenant au fonds des éditeurs partenaires. 

Il a été aussi question de technique, notamment à travers l'expérience de Nathan, qui a fait appel à Neolibris (IGS) et à ses widgets et modules interactifs pour sa collection "questions-réponses" afin de mettre en place un "processus industrialisé" moins coûteux. Comme l'a souligné avec humour Cédric Naux, directeur du développement numérique de Bayard face à un Peter Schröder qui affirmait attendre "beaucoup de la 4G": "on a connu une multitude de standards depuis l'html 1 jusqu'à l'ePub3".

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