Les éditions Bayard Jeunesse dévoilent les grandes lignes d’une nouvelle collection adressée aux enfants, dès l’âge de trois ans. Intitulée « Môme », celle-ci se verra enrichie d’une dizaine de titres par an. Quatre ouvrages inauguraux, tirés entre 6 000 et 8 000 exemplaires, paraîtront le 18 mars prochain.
« En réalité, beaucoup d’albums s’adressent aux parents. Mais cette collection n’a pas été conçue pour flatter nos egos d’adulte. Elle répond aux besoins et aux envies des enfants, dans la droite lignée de ce que Bayard fait depuis plus de 60 ans avec, notamment, le magazine Pomme d’Api », fait savoir à Livres Hebdo Anne-Sophie Congar, directrice éditoriale de la petite enfance, en charge de « Môme ».
À l’instar des actions régulièrement menées chez Bayard Presse, l’équipe éditoriale de la nouvelle collection a tenu à confectionner chaque titre avec l’approbation des petits lecteurs. Pour cela, elle est allée, à raison d’une fois par mois environ, pendant un an, à la rencontre des élèves de maternelle et de CP de l’école Paul Vaillant-Couturier de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine.
Une collection pour et par les enfants
« Nous leur avons lu les textes une fois que nous avons eu les crayonnés. L’idée était de voir à quel moment ils accrochaient, ou quand ils pouvaient buter sur une formulation ou une transition », détaille Anne-Sophie Congar. Une démarche collaborative qui a permis « d’enrichir le rapport texte et image », poursuit l’éditrice, qui a ainsi souhaité « remettre l’album au cœur du catalogue de Bayard jeunesse, avec un vrai message et une politique d’auteur ».
D’ailleurs, chaque album a été soigneusement conçu par des auteurs et illustrateurs « restés de grands enfants ». Écrit par Géraldine Collet avec les illustrations de Claire Schvartz, Les derniers dinosaures s’affaire ainsi à un motif qui n’a de cesse de fasciner les enfants. Invoquant leurs imaginaires, le récit propose de faire survivre une poignée de dinosaures à l'extinction de leur espèce. Rétrécis et réfugiés dans les bibliothèques, ces derniers ont troqué les feuilles d’arbre contre le papier des livres pour assurer leur subsistance.
Imaginaire et quotidien
Autre grand format, La Maison Maman, écrit par Jo Hoestlandt et illustré par Léa Decan, est présenté comme une lecture-câlin, où l’amour maternel apparaît comme le rempart aux craintes des enfants. Moyennant l’humour, Catherine, d’Emilie Chazerand et Marion Cocklico, propose d’évoquer en filigrane les thématiques de la différence et du harcèlement à travers l’histoire de Catherine, une petite limace en rivalité avec l’escargot Valérie qui, contrairement à elle, est dotée d’une élégante coquille.
Enfin, Zélie et Siméon de Chloé Almeras raconte, en trois histoires évoluant au fil des saisons, les hauts et les bas de deux amis que tout oppose. « C’est un album qui permet de comprendre la construction d’une amitié, qui peut être faite d’exclusion comme de complicité. L’idée est de travailler sur la résolution des conflits et sur le fait de s’accepter, même dans la différence », détaille Anne-Sophie Congar. Une façon bienveillante, également, d’accompagner les enfants dans leur quotidien.