La Bibliothèque nationale de France (BNF) a décerné son 7e prix au romancier Michel Houellebecq, pour l'ensemble de son œuvre. Ce prix, doté de 10 000 euros, lui sera remis fin juin à l’occasion du dîner annuel de la Bibliothèque nationale de France en faveur de l’enrichissement des collections.
Pour Bruno Racine, président de la BNF, "Michel Houellebecq est un de ces rares écrivains qui ont su traiter les questions contemporaines avec courage et d’une manière qui interpelle le lecteur. La dérision qui habite ses romans reflète sa position d’observateur exilé et solitaire d’un monde revenu des idoles de la modernité."
Pour Jean-Claude Meyer, président du Cercle de la BNF et mécène du Prix, "Michel Houellebecq est sans doute le plus grand écrivain français contemporain, même s’il peint une réalité souvent glauque, ou peut-être en raison même de cela qui reflète bien notre époque, je suis heureux que le Prix de la BNF l’ait ainsi consacré ".
Débats de société
Né en 1956, Michel Houellebecq a reçu une formation scientifique. Diplômé de l’Institut national d’agronomie Paris Grignon, et après des études de cinéma à l’Ecole nationale Louis-Lumière, Michel Houllebecq est employé un temps à la direction informatique du ministère de l’Agriculture qui lui inspire son premier roman, Extension du domaine de la lutte. Son œuvre alterne poésies, romans, essais, films et même concerts. Chaque publication, depuis la première en 1994 jusqu’à Soumission (2015) a contribué à lancer ou stimuler un débat de société – sexualité avec Les particules élémentaires, prostitution et économie libérale avec Plateforme, art contemporain avec La carte et le territoire, et dernièrement, islam, avec Soumission.
Depuis 2009, le prix de la BNF récompense chaque année pour l’ensemble de son œuvre un auteur vivant de langue française quelle que soit sa discipline. Le prix a distingué des personnalités aussi différentes que Mona Ozouf (2014) Yves Bonnefoy (2013), Milan Kundera (2012), Patrick Modiano (2011), Pierre Guyotat (2010) et Philippe Sollers (2009).
Le jury, présidé par Bruno Racine, est composé de dix autres membres : Jean-Claude Meyer, vice-président, Laure Adler, Christine Albanel, ancien ministre, Jérôme Clément, Antoine Compagnon, professeur au Collège de France, Marc Fumaroli, de l’Académie française, Cécile Guilbert, Colette Kerber et Denis Olivennes.