Meilleures ventes du 20 au 26 janvier 2014

Meilleures ventes du 20 au 26 janvier 2014

La semaine est sous le signe des romans. Tandis que Maylis de Kerangal gagne 12 places et s’impose en 2e position du Top 20, Edouard Louis (4e), Philippe Torreton (16e) et Philippe Besson (18e) font leur entrée.

J’achète l’article 1.5 €

Par Claude Combet
Créé le 05.02.2014 à 10h28 ,
Mis à jour le 03.04.2014 à 17h10

Phénomène : "Réparer les vivants", à cœur ouvert

 

Après Naissance d’un pont, prix Médicis 2010, et Tangente vers l’est en 2012, Maylis de Kerangal réussit à émouvoir avec le roman d’une transplantation.

 

Réparer les vivants, le dernier livre de Maylis de Kerangal, s’installe en tête de la liste des meilleures ventes de romans et prend la deuxième place du Top 20, tous genres confondus. Si la romancière a conquis le public au fil de ses romans, et grâce au prix Médicis couronnant Naissance d’un pont en 2010, elle accède au statut d’auteur de best-sellers avec celui-ci, porté par des médias dithyrambiques : "Elle sidère", a écrit Bernard Pivot dans le JDD. Paru le 2 janvier avec un premier tirage de 25 000 exemplaires, le livre a été réimprimé quatre fois et atteint un tirage de 60 000.

Le sujet n’est pourtant pas facile. Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Simon Limbres, jeune ado parti surfer avec deux de ses copains, est victime d’un accident de voiture au retour et se retrouve dans le coma. La fiction se déroule sur vingt-quatre heures et met en scène tous les protagonistes de l’histoire : ses parents, Marianne et Sean, séparés, auxquels on annonce la situation "irréversible" ; le chirurgien Pierre Révol et l’infirmier Thomas Rémige, chargé de la coordination hospitalière ; et la femme qui va recevoir le cœur, Claire Méjan, une mère de trois enfants atteinte de myocardite.

Maylis de Kerangal a réussi un livre émouvant, en évitant pourtant le pathos au moyen d’un style très élaboré. Même s’il est paru en pleine actualité, au moment où les médecins venaient de réussir la transplantation d’un cœur artificiel, et où le don d’organes revenait au centre des débats, Réparer les vivants n’attire pas seulement des lecteurs fascinés par la médecine. L’auteure sait tenir son public en haleine, réussit des descriptions poétiques, mais séduit surtout par la psychologie fouillée de tous ses personnages, et sa capacité à plonger dans leurs pensées les plus intimes. Nous sommes dans la peau des parents qui ne peuvent accepter la mort de leur enfant, dans la peau de l’infirmière qui refoule la pensée de ses exploits sexuels, dans celle de l’infirmier qui regarde sa montre car il sait que le temps lui est compté pour le prélèvement. Réparer les vivants traite tout simplement des sentiments humains.


Les dernières
actualités