Musique

Maxime Le Forestier est « né quelque part », en 1949, dans une famille musicienne : sa sœur Anne jouait du piano, et du violon son autre sœur, Catherine, avec qui il commencera vite à se produire sur scène et à enregistrer des disques, en duo. À 14 ans, le gamin s'offre sa première guitare, chez Paul Beuscher, et, afin de s'exercer, se procure une partition : quatre chansons signées d'un certain Georges Brassens qui, après des années de misère, était devenu une star au succès durable. Maxime, ancien élève chez les curés, se retrouve dans sa liberté de ton, son anticléricalisme, son côté anar. Dans la foulée, il découvre le reste de la chanson « à texte » de l'époque, Moustaki, Dylan, Joan Baez...

Mais c'est en 1972, après que Le Forestier, de retour des États-Unis, eut sorti ses premiers 45-tours et son premier album culte (Mon frère, Comme un arbre, Éducation sentimentale, Parachutiste, San Francisco, etc.) et commencé à connaître un succès qui deviendra vite considérable, que les deux artistes se rencontrent : Brassens propose à son cadet de faire sa première partie à Bobino, sa salle fétiche. Quatre chansons chaque soir pendant trois semaines. Le « petit con » est lancé, adoubé. Et ils se reverront quelques fois jusqu'en 1979, avec Lino Ventura. Brassens est mort le 29 octobre 1981, chez lui, près de Sète, à 60 ans à peine.

Maxime, plus tard, décidera de lui rendre hommage à sa façon, en chantant ses chansons, toutes ses chansons, sur scène, dans le monde entier et en enregistrant une intégrale. Tout en restant à sa place, modeste, au service de l'œuvre d'un autre, qu'il considère comme un géant. Pas un « maître » (Le Forestier est assez rétif à l'autorité) ni un « modèle », pas vraiment un « ami », question de génération. Un frère d'élection, pourrait-on dire, pour qui son admiration ne s'est jamais démentie.

Il en parle fort bien dans ce livre vif, très bien écrit, celui que nous, ses fans, rêvions de lire depuis si longtemps, et, partant, évoque quelques souvenirs, quelques étapes de sa belle carrière. Maxime Le Forestier a le coup d'œil, la description juste, l'anecdote généreuse et la plume pour le dire. C'est un vrai régal. On espère qu'il ne s'arrêtera pas là. Il a encore tant à raconter.

Maxime Le Forestier
Brassens et moi
Stock
Tirage: 15 000 ex.
Prix: 18 € (prov) ; 160 p.
ISBN: 9782234089389

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