Finaliste malheureux du
Femina étranger 2015, Martin Amis a été couronné par le prix Sofitel du Meilleur livre étranger pour
La zone d'intérêt, son 14
e roman traduit de l’anglais par Bernard Turle et publié chez Calmann-Lévy. Le jury l'a choisi par six voix contre trois à Erikur Örn Norddahl pour
Illska (Métailié), une à Stefan Brijs pour
Courrier des tranchées (Heloïse d’Ormesson) et une à Diane Setterfield pour
L’homme au manteau noir (Plon).
Dans ce roman satirique et controversé, se déroulant dans un camp de concentration polonais, l'auteur fait évoluer trois personnages : le commandant nazi Paul Doll, persuadé d'être dans son bon droit lorsqu'il conduit les juifs dans les chambres à gaz, l'officier SS Angelus Thomsen, obsédé par les femmes et plus que tout par la femme du commandant, et Szmul, un Juif déporté mis à la tête des Sonderkommando. Dans son avant-critique publiée dans
Livres Hebdo en mai, Alexandre Fillon écrivait :
"La zone d’intérêt
met en scène de manière grinçante des êtres qui ne veulent voir que ce qu’ils veulent voir, se retranchent dans leur tour d’ivoire ou retardent l’échéance."Dans la catégorie Essai
Du côté du prix du Meilleur livre étranger dans la catégorie essai, c'est l'Autrichien Christoph Ransmayr qui l'a emporté avec
Atlas d'un homme inquiet (Albin Michel). Il a été désigné par neuf voix contre deux à
Fairyland, d'Alysia Abbott (Globe).
Déjà lauréat du
prix Jean Monnet de littérature européenne,
Atlas d'un homme inquiet, traduit de l'allemand par Bernard Kreiss, se présente comme un recueil de 70 textes, brossant un tableau du monde tel que l'auteur l'a perçu au fil de ses pérégrinations, de l'Arctique aux tropiques, en passant par tous les continents et les îles les plus isolées.
Créé en 1948 par un groupe de directeurs littéraires de maisons d'édition, le prix du Meilleur livre étranger a été l'un des premiers à distinguer des ouvrages de littérature étrangère. Il est sponsorisé par Sofitel depuis 2011. Son jury actuel se compose d'Ariane Fasquelle, Christine Jordis, Anne Freyer, Nathalie Crom, Joëlle Losfeld, Catherine Enjolet, Daniel Arsand, Manuel Carcassonne, Gérard de Cortanze, Jean-Claude Lebrun, Alexis Liebaert et Joël Schmidt.
En 2014, le prix du Meilleur livre étranger avait été décerné à Drago Jancar pour
Cette nuit, je l’ai vue (Phébus), et à Göran Rosenberg dans la catégorie son essai
pour Une brève halte après Auschwitz (Seuil).