La proportion des utilisateurs est plus élevée dans le secondaire, à 36% contre 20% en 2011, mais la progression est plus forte dans le primaire, où 20% des répondants utilisent maintenant un manuel numérique, contre 8% il y a trois ans.
Par discipline, la plus forte proportion d’utilisation se trouve en maths/physique/chimie (46%) et la plus faible en français, mais des taux dépassent 30% dans presque toutes les autres matières, sauf en technologie. La proportion d’utilisateurs de manuels enrichis, plus chers en production et à l’achat, ne dépasse jamais 20%.
Le vidéo projecteur est l’équipement le plus utilisé (84% en moyenne, contre 62% en 2011) et l’accès à Internet est devenu presque systématique dans le secondaire, mais 75% des enseignants préfèrent toujours une version off-line du manuel en classe. L’achat de licences individuelles pour les élèves reste très minoritaire (7%). L’usage collectif est toujours le plus répandu, mais aussi le moins rentable pour les éditeurs, qui plaident pour l'achat de licences individuelles pour les élèves, dont les fonctionnalités plus riches permettent de mettre en œuvre toutes les ressources pédagogiques du numérique.
L’insuffisance en en équipement est le principal frein à l’usage de ressources numériques, juste devant le manque de crédits pour acquérir des contenus, signalé par 68% des répondants, et le manque de formation (pour 48%). 2% seulement des répondants jugent que le numérique n’est pas nécessaire dans leur enseignement.
L’association Savoir Livre publie cette enquête alors que les éditeurs attendent d’en savoir plus sur le plan e-éducation, annoncé à trois reprises au cours des derniers mois, et qui a fait l’objet d’un rapport commandé en septembre 2013. Il a été rendu cet été et brièvement présenté dans le cadre du programme de la nouvelle France industrielle. Il prévoit plusieurs centaines de millions d’euros d’investissement dans l’achat de matériels et de ressources pédagogiques, mais doit faire l’objet d’arbitrages que le changement de gouvernement a retardés.
Les éditeurs scolaires souhaitent ainsi une allocation de “budgets significatifs aux établissements pour l’acquisition de ressources”, demandent “un calendrier de déploiement anticipé et respecté” pour avoir de “la visibilité et de la prévisibilité”, et rappellent la nécessité de “respecter les délais de publication des futurs programmes de la réforme 2016 (12 mois)” afin de pouvoir publier “des ressources de qualité”.