L'Indien, le trafiquant et l'enfant sauvage en salles et en librairie

L'Indien, le trafiquant et l'enfant sauvage en salles et en librairie

Trois destins perturbés révélés par des livres ont inspiré des films au registre très varié.

Par Marie-Christine Imbault,
avec mci Créé le 15.04.2015 à 20h04

Mystères en série le 11 septembre en salles avec au moins trois films qui soulèvent le problème de l'identité.

Dans Jimmy P., qui était en compétition au dernier Festival de Cannes, Arnaud Desplechin raconte l'histoire de Jimmy Picard, Indien de la tribu des Pieds Noirs déraciné et alcoolique souffrant à la fois de troubles psychiques et d'un problème lié à son indianité dans une société de blancs. Le scénario est inspiré des études du psychanalyste et anthropologue Georges Devereux (dont le vrai nom était Gyorgy Dobo) à travers 85 séances d'une cure par la parole dans Psychothérapie d'un Indien des plaines (Fayard où une nouvelle édition vient de paraître).

Autre situation complexe, celle de Marc Fiévet, cafetier à Gibraltar qui, pour faire face à ses dettes, devient informateur des douanes en infiltrant les organisations internationales de trafiquants. Arrêté à Halifax par la douane canadienne alors qu'il est en mission, il doit plaider coupable avant d'être lâché par ses employeurs officieux et passe dix ans en prison. Son histoire est portée à l'écran sous le titre Gibraltar par Julien Leclercq avec Gilles Lellouche qui l'incarne sous une autre identité. Le scénario d'Abdel Raouf Dafri (Le prophète, Mesrine) est librement adapté de son récit qu'il a écrit en prison et publié en 2003 sous le titre L'aviseur. L'incroyable parcours d'un informateur des douanes en prison pour services rendus chez Michel Lafon qui vient de le rééditer sous le titre du film. A cette occasion Hugo doc réédite également Dans la peau d'un narco cosigné par Olivier-Jourdan Roulot sous le titre Infiltré au coeur de la mafia: l'histoire vraie du héros du film Gibraltar sur le témoignage de Marc Fiévet et préfacé par Abdel Raouf Dafri.

Autre énigme d'une vie, celle de Kaspar Hauser, enfant sauvage dont on a dit qu'il pouvait être le fils de la princesse Stéphanie de Beauharnais et du grand-duc Charles II de Bade. L'histoire de cet «orphelin de l'Europe» qui a inspiré de nombreux films, notamment L'énigme de Kaspar Hauser de Werner Herzog en 1974 et Kaspar Hauser de Peter Sehr en 1993, est aujourd'hui portée à l'écran par Davide Manulli dans La légende de Kaspar Hauser.
On peut également la retrouver dans plusieurs livres, les plus récents étant Kaspar Hauser ou La phrase préférée du vent de Véronique Bergen (Denoël) et Ecrits de et sur Kaspar Hauser qui regroupe plusieurs textes chez Bourgois.

Enfin également en salles le 11 septembre, le polar fantaisiste Tip Top, réalisé par Serge Bozon, est adapté du roman éponyme de Bill James (dont plusieurs titres sont traduits chez Rivages).

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