Né à Toulon en 1924, il a vu sa jeunesse marquée par la Seconde Guerre mondiale, époque durant laquelle il rejoint le maquis afin de fuir le Service du travail obligatoire. Plus tard, il abandonne ses études de lettres pour se tourner vers l’histoire et obtient son agrégation en 1950. Chantre de la “nouvelle histoire”, il s’intéresse notamment à l’histoire des mentalités et explore l’univers mental du Moyen Age.
Cette approche originale et globale s’exprime dans son grand livre, La civilisation de l’Occident médiéval, paru pour la première fois en 1997 chez Flammarion. Il rompt avec les habitudes des médiévistes, montrant comment le système féodal met en place les structures, les mentalités, les contradictions, les dynamismes et les inerties que la chrétienté latine a légués à la civilisation occidentale contemporaine.
Dans ses premiers livres tels que Marchands et banquiers au Moyen Age et Les intellectuels au Moyen Age, parus au Seuil en 1957, Jacques Le Goff combat aussi l’image d’un monde médiéval strictement ancré dans les campagnes.
Devenu directeur de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), l’historien prolifique n’a cessé d’écrire, signant au total une cinquantaine d'ouvrages. En 2011, il publiait encore A la recherche du temps sacré: Jacques de Voragine et la Légende dorée (Perrin). Le 17 avril, Folio réédite son Saint François d’Assise, un titre qui compile l’ensemble de ses textes sur le saint et dans lequel il confie sa fascination pour ce personnage historique.