Souvenez-vous : l’année dernière, au moment des départs en vacances, le monde du livre n’en menait pas large. Après un semestre négatif, libraires et éditeurs n’osaient se projeter au mois de septembre. Le pire n’a pas eu lieu.
Le premier semestre 2013 n’a pas été glorieux non plus. Mais, sur les cinq premiers mois de l’année, l’activité n’a baissé que de 0,5 %. Pas mal de secteurs nous envieraient cette quasi-stabilité. A commencer par la presse.
Celle-ci s’emploie d’ailleurs désormais à concurrencer l’édition. Après L’Express, Prisma, Ouest-France ou L’Equipe, Le Point a lancé il y a quelques mois sa maison d’édition, La Boétie. Sans parler de quelques journaux qui ont choisi, eux, de proposer directement des livres numériques en réunissant leurs meilleurs articles sur un thème donné, ou même en publiant la version longue d’un reportage. C’est bien la preuve qu’avec le livre, on peut se faire un peu de marge, ce qui est plus difficile dans la presse.
Là où cette concurrence avec l’édition pourrait être frontale, c’est dans le domaine des documents. La production de la rentrée, que nous présentons dans notre dossier, est particulièrement éclectique. Recentrée sur la France, elle explore toutes les facettes du malaise social, depuis la pauvreté jusqu’aux conséquences des clivages manifestés autour du mariage pour tous, en passant par l’éducation et la santé. L’édition commémorera comme un seul homme la guerre de 14 et le centenaire de la naissance d’Albert Camus qui, l’actualité aidant, devrait connaître une gloire nouvelle. Les journaux s’en empareront, bien sûr, eux aussi. De quoi nourrir un bel appétit de lectures.
En attendant, sur la plage ou dans sa chambre, l’heure est au rattrapage. Espérons que, comme l’année dernière, l’été remettra les livres au cœur des loisirs.