Comme dirait un célèbre vendeur de journaux à la criée de Saint-Germain-des-Prés : "Ça y est !". Livres Hebdo passe le cap des 100 000 fans sur Facebook. C’est deux fois plus qu’il y a un an. Nous avons parallèlement 31 500 followers sur Twitter. Les réseaux sociaux se sont imposés comme l’une des toutes premières voies d’accès à notre offre d’information en ligne.
C’est l’occasion de se pencher sur les stratégies déployées sur les réseaux par les éditeurs. Depuis quelques mois - une poignée d’années pour les plus précoces -, leurs initiatives sont sorties de l’anecdote. Certains secteurs comme le poche, le pratique ou la bande dessinée sont plus avancés que d’autres. Certaines maisons se sont dotées de moyens et de modes d’organisation particulièrement adaptés en misant sur la combinaison des compétences et l’échange d’expériences. Le processus est lancé et s’accélère. Il implique pourtant beaucoup de ténacité et d’imagination pour produire ses effets.
Car le temps est déjà loin où, à l’aube d’Internet, on pouvait compter rouler sans entraves sur des autoroutes virtuelles forcément dégagées. Privatisées par les sociétés de transport - les fameux "GAFA" remplacent ici les Sanef, SAPN, APRR et autres Area -, les "autoroutes de l’information" promises il y a quinze ans ressemblent de plus en plus à un réseau complexe de voies secondaires et de chemins vicinaux. De nouvelles embûches y surgissent sans cesse, semées par les poids lourds qui y font la loi.
Pour les éditeurs, il s’agit d’abord de trouver les voies pour constituer et consolider des communautés de fidèles. Il s’agit de susciter le développement informel de réseaux dans les réseaux et de surfer sur ceux qui existent déjà pour assurer la promotion de leur production. Il restera à transformer les "likes" en actes d’achats de livres. C’est une autre histoire.