La librairie orléanaise Les Temps modernes convie ses clients à venir fêter le 13 décembre son 50e anniversaire. A cette occasion, elle leur offrira un livre relatant son histoire sous la forme d’un abécédaire écrit par sa fondatrice, Catherine Martin-Zay. Pour marquer l’événement, la librairie s’apprête aussi à élargir les services de son site Internet. A la vente de livres numériques proposée depuis un an, s’ajoutera début 2015 la vente de livres papier, via Place des libraires, la plateforme de Tite-Live basée sur le retrait des commandes en magasin. Ce tournant vers Internet, Catherine Martin-Zay n’y était pas favorable, mais aujourd’hui elle se félicite que sa fille, Sophie Todescato, qui lui a succédé en 2001, l’ait pris. Contrairement à ce qu’elle craignait, "cela n’enlève rien au magasin physique". Celui-ci poursuit même son chemin en restant extrêmement fidèle à son identité d’origine.
Un lieu animé
Créée en 1964 et portant le nom de la revue fondée par Sartre, la librairie est toujours un lieu dédié à la création littéraire et à l’actualité mais aussi un lieu animé proposant de nombreuses rencontres avec des auteurs. Lorsque Catherine Martin-Zay, enseignante à Paris, l’a créée il y a cinquante ans, c’était d’abord pour elle un moyen de faire vivre la société des éditions du Centre fondées par son père, le célèbre républicain Jean Zay, ministre de l’Education nationale dans le gouvernement du Front populaire, et d’utiliser son local situé sur la grande place du Général-de-Gaulle où la librairie est établie aujourd’hui encore. Venant combler un vide à Orléans, Les Temps modernes a progressivement trouvé son public et s’est agrandie d’abord en ouvrant son sous-sol, puis, en 1980, un premier étage où a été installée la salle de rencontres. Mais la librairie est aussi sortie de ses murs et, depuis 1997, elle gère l’espace de vente du théatre d’Orléans. Dans ses grandes heures, elle a ainsi employé 3,5 personnes et réalisé un peu plus de 600 000 euros de chiffre d’affaires.
Sortant d’une période difficile, liée notamment aux longs travaux réalisés sur la place du Général-de-Gaulle pour construire deux lignes de tramway, la librairie devrait désormais profiter du regain de vie de son environnement. Pour autant, "on connaît les limites de notre clientèle, tempère Sophie Todescato. Paris n’est qu’à une heure de train et c’est notre principale concurrence." Forte toutefois d’une solide base de clients fidèles, elle ne manque pas d’idées pour l’avenir "mais de temps", évoquant tout de même le projet récurrent de réaménagement du magasin ! "Le fait de fêter nos 50 ans nous amène naturellement à penser à nos 100 ans !" lance-t-elle joyeusement.