En 1879, les filles de Mark Twain ont passé commande d'une histoire à leur célèbre écrivain de papa. Tel est l'acte de naissance de Johnny, garçon démuni de tout et surtout d'une famille digne de ce nom, élevé au milieu de nulle part par un grand-père méchant comme la gale. Son unique compagnon d'infortune ? Une poule mélancolique qui s'appelle Pestilence et Famine. Un drôle de nom dérivé tout droit des jurons que le grand-père lâche dès potron-minet, histoire de bien commencer la journée ! Un jour long comme un jour sans pain, l'aïeul demande à Johnny d'aller vendre l'unique poule au marché, au grand dam du garçon. En route, une vieille aveugle lui fait l'aumône de quelques graines magiques qui vont le précipiter dans des aventures rocambolesques avec une chouette compagnie d'animaux, martre, lion, tigre et oiseau, dans le royaume d'un roi omnipotent et ridicule qui fait la chasse aux personnes de grande taille... Une récompense est promise à qui retrouvera son cher fils, le prince Oléomargarine, prétendument enlevé par des géants, et soit dit en passant aussi idiot que le père. La fable sociale est menée tambour battant, interrompue par des échanges parfois hilarants entre Mark Twain et Philip Stead. Cela donne ceci par exemple : « Vous auriez préféré qu'il mange la poule avant ? Alors écrivez votre version de l'histoire ! » propose Twain à Stead. Chez les Stead, on publie en famille : les illustrations à la fois délicates et puissantes sont signées Erin, épouse de Philip. Les images ont d'abord été imprimées sur des blocs de bois avec des encres à l'huile, d'où la poésie singulière qui en émane. Fabienne Jacob
L’enlèvement du prince Oléomargarine - Illustrations Erin Stead - Traduit de l’angalis (Etats-Unis) par Isabel Sinkenstaedt
Kaléidoscope
Tirage: 8 000 ex.
Prix: 19.9euros ; 156 p. Coul.
ISBN: 9782877679862