Créées en février 2025 au sein du groupe Les Nouveaux Éditeurs, Les Léonides poursuivent leur développement. Sous la houlette de la fondatrice Dana Burlac, la structure dresse aujourd’hui un premier bilan positif et confirme sa place dans le paysage éditorial.
Une installation progressive
« Le lancement de la maison s'est très bien passé, nous sommes vraiment ravies », explique Dana Burlac rencontrée par Livres Hebdo dans les locaux de la rue Saint-André-des-Arts, à Paris. Depuis leur lancement, Les Léonides ont choisi une montée en puissance volontairement mesurée. « Nous souhaitions un démarrage en douceur pour installer notre image et notre identité chez les libraires et dans le milieu de l'édition. »
Avec pour objectif une trentaine de parutions par an, mêlant fiction et non-fiction, l'éditrice conserve son ambition de « trouver des raconteurs d'histoire et de proposer des textes romanesques et accessibles qui prennent le pouls de leur époque ».
Une ligne éditoriale engagée
Présentée par son éditrice, la rentrée littéraire 2025 illustre bien cette orientation. Dans Nous sommes faits d’orage (5 472 exemplaires vendus selon NielsenIQ BookData), Marie Charrel explore l’Albanie communiste à travers un secret de famille, dans un style « fougueux et poétique ». Avec Parthenia, Pauline Gonthier, aborde l’embrigadement masculiniste en ligne et les tensions politiques contemporaines, « sans jamais être moralisatrice ».
Le roman d’Elaine Vilar Madruga, Le ventre de la jungle, traduit par Margot Nguyen Béraud, mêle quant à lui réalisme magique et fantasmagorie autour d’une communauté de femmes confrontées à la jungle. Enfin, l’essai L’Économie de la violence de Mathieu Couttenier illustre la volonté de la maison d’ouvrir la non-fiction à un large public. « L’idée, était de parler du monde de manière claire et sensible, avec des spécialistes qui sortent un peu du style académique », précise Dana Burlac.
« Esprit de groupe »
L’équipe des Léonides, entièrement féminine, s’appuie sur une collaboration étroite entre Dana Burlac et Flandrine Raab, ancienne éditrice à l'Observatoire et complice de longue date. « On discute de tout ensemble. Rien ne se décide seule. J’ai besoin de l’aval de Flandrine, qui déniche et apporte énormément de très bons textes », confie la fondatrice.
Les murs, ornés de fresques réalisées par Flandrine Raab, confèrent au bureau une aura quasi mystique que Dana Burlac affectionne particulièrement : « La constellation du Lion, l’alignement des planètes, ces danseuses en cercle… tout cela résonne avec la symbolique de la maison. » Heureuse d’avoir investi ce nouvel espace, l'éditrice se remémore les anciens locaux de la rue Séguier, quittés en mai dernier : « Nous étions bien moins nombreuses. Ici, il y a une véritable dynamique collective, un esprit de sororité très fort. »
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Une solidarité qui, d’après Dana Burlac, dépasse largement les quatre murs du bureau. Elle évoque les échanges réguliers avec La Doux, Point Nemo ou Maison Pop, les quatre maisons partageant le même étage du 60, rue Saint-André-des-Arts, à Paris. « On parle tout le temps de notre travail : on compare nos histoires, nos tirages, nos mises en place. Même si nous ne publions pas le même type d’ouvrages, ces discussions sont toujours très instructives », ajoute l’éditrice.
Dana Burlac souligne également l’importance du soutien apporté par la direction du groupe. Contactée en amont par l'ancien directeur général d'Hachette Arnaud Nourry, l'éditrice se dit conquise par cette nouvelle expérience : « Lorsqu'il m'a parlé du projet je me suis dit qu'il était temps de se lancer, au risque de perdre cette conviction, ce feu sacré ».
Présence sur le terrain et à l’international
Si certaines autrices, comme Marie Charrel, sont déjà bien identifiées des libraires, d’autres restent à mettre davantage en lumière. Pour Dana Burlac, le travail de terrain demeure ainsi au cœur de la stratégie des Léonides.
La fondatrice se réjouit à ce titre de participer à la prochaine foire du livre de Francfort « C’est ma quatrième et c’est plutôt agréable d'y aller pour ma maison », souligne Dana Burlac, passée par une dizaine de structures éditoriales avant de se lancer seule.
Des bases solides pour l’avenir
Pour ce qui est des perspectives d'avenir, les plannings éditoriaux sont déjà engagés pour 2027 et 2028 ; la maison affirme vouloir poursuivre son développement sans renoncer à sa taille humaine ni à sa ligne.
« La machine est lancée. On a reçu la version originale d’un grand roman américain que nous publierons à la prochaine rentrée littéraire », indique Dana Burlac avant de conclure : « Aujourd’hui, un bon livre ne suffit plus. Il faut une ligne claire, une vision et une vraie énergie collective. Cette première année nous a permis de poser des bases solides. »