Cette prise de parole fait suite à une polémique déclenchée par les propos de Jacques Glénat, P-dg de Glénat, aux Rencontres nationales de la librairie qui se sont déroulées à Marseille les 30 juin et 1er juillet. "L’auteur qui fait une conférence, cela me paraît normal qu’il soit rémunéré. Mais celui qui vient faire la promotion de son livre, rencontrer des gens, je ne vois pas pourquoi on le payerait, c'est déjà une opportunité. Qu'on soit payé pour signer un livre, je trouve cela presque contre-nature", a déclaré l’éditeur lors d’une table ronde consacrée aux 50 ans de Glénat.
Ces déclarations ont rouvert la blessure à peine cicatrisée du salon Livre Paris 2018 lors duquel les auteurs ont créé le mot-dièse #PayeTonAuteur pour réclamer que leur temps de présence, conférence ou dédicace, soit rémunéré. Bien qu’ils aient obtenu gain de cause, la question de la généralisation de la pratique restait à trancher. A coup de dessins, témoignages et tribunes, les auteurs ont communiqué ces derniers jours leur déception, voire leur colère, à l’égard des propos de Jacques Glénat.
"Les éditeurs majeurs n'ont aucune excuse"Auteurs et autrices, vous êtes nombreux à nous envoyer ce que vous inspire la déclaration de Jacques Glénat ! Illustration de l’autrice de littérature jeunesse Emmanuelle Zicot. #payetonauteur pic.twitter.com/58InoVZrYm
— Ligue des auteurs professionnels (@LigueAuteursPro) 5 juillet 2019
Pour Samantha Bailly, présidente de la Ligue des auteurs professionnels, l’éditeur de BD est "ouvertement pour le travail gratuit des auteurs et autrices". Et d’ajouter : "il faut que les pouvoirs publics interviennent et fixent des règles. Les créateurs et créatrices méritent d’être traités dignement". Sur Twitter, plusieurs écrivains renvoient vers les préconisations de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse qui est parvenue à faire appliquer des tarifs de rémunération pour les interventions de ses adhérents.
"Pendant longtemps, les auteurs ont accepté de jouer le jeu de la promotion bénévole, et toute la chaîne du livre en a profité. Mais aujourd'hui nombre d’entre eux réclament une rémunération des dédicaces, et il est naturel que les éditeurs, maillon en charge de la diffusion des livres, participent à la rémunération de ce travail. Si certaines petites structures n'en ont pas les moyens, cela peut s’entendre, mais les éditeurs majeurs de ce marché […] n'ont aucune excuse pour se dérober", affirment Les Humanoïdes associés dans leur communiqué.
[THREAD] Suite aux déclarations complètement ahurissantes de Jacques Glénat dans @ActuaLitte , je vous livre quelques réflexions au sujet de la dédicace et de sa rémunération. #PayeTonAuteur #PasDeCrayonsPasdOpinion
— Adrien Tomas (@AdrienTomas) 4 juillet 2019
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"Les créateurs ne doivent pas être en situation de précarité"
Le dessinateur Sylvain Frécon illustre avec ironie #Payetonauteur ! Auteurs et autrices, le XIXe siècle est derrière nous. Il est temps de reconnaître la valeur du travail des créateurs et créatrices ---- pic.twitter.com/D1LgjinBR6
— Ligue des auteurs professionnels (@LigueAuteursPro) 4 juillet 2019