7 MAI - ROMAN Australie

Ken, un écrivain qui pensait en avoir terminé avec son oeuvre, revient à Melbourne après un séjour à Venise. Il est veuf, vit depuis cinq ans avec sa fille Clare, venue habiter chez lui après son divorce. Comme celle-ci oublie systématiquement de remplir le réfrigérateur, le voilà obligé d'aller faire les courses. L'ancien pressing est désormais une pâtisserie où il achète des biscuits au sésame à Sabiha, la belle femme postée derrière le comptoir. Quelques jours plus tard, à la piscine, Ken fait connaissance avec son mari, John Patterner, et leur fille Houria. De fil en aiguille, il va en venir à raconter leurs parcours.

Ken nous emmène à Paris. Dans un café situé près des abattoirs de Vaugirard alors encore en activité. Là où une toute jeune Sabiha s'en vint jadis d'El Djem, en Tunisie, épauler sa tante devenue veuve à 47 ans, après deux décennies de bonheur avec un mari qui avait promis de l'aimer toujours et de ne jamais l'abandonner. Là où Sabiha vit débarquer un voyageur qui se rendait à Chartres et cherchait à s'abriter de la pluie. Il s'appelait John, était originaire de la Nouvelle-Galles du Sud, et revint le lendemain. La brune Tunisienne tomba amoureuse, sans s'en rendre compte, de ce professeur qui affirmait la connaître depuis toujours.

John allait rester à Paris, l'aider au café sans masquer son envie de revoir l'Australie. Sabiha, quant à elle, n'envisageait pas que son père ne connaisse pas l'enfant qu'ils essayaient en vain d'avoir... Chez Phébus, Daniel Arsand présente à juste titre Alex Miller comme "l'écrivain de l'incandescence". Né en 1936 à Londres, ancien ouvrier agricole et dresseur de chevaux, l'écrivain s'est installé à la fin des années 1950 à Melbourne. Paru en 2009, le très beau Lovesong a été en tête des meilleures ventes. Pas étonnant, tant Miller s'y montre un conteur évident et un fin observateur de la complexité des vies et des sentiments.

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