Qu'ils s'agrandissent, déménagent ou développent de nouvelles technologies, les distributeurs investissent massivement dans leur appareil industriel. Tour d'horizon des principaux chantiers en cours. À l'image de Prisme, dont la nouvelle plateforme de Ris-Orangis a été inaugurée en avril dernier, l'époque est aux investissements dans la distribution. La création de nouveaux sites, l'agrandissement d'entrepôts existants, le déploiement de technologies améliorant les flux d'approvisionnement et de préparation, ou encore la refonte des appareils logiciels sont à l'ordre du jour chez quasiment tous les acteurs. Ces opérations répondent à des objectifs non seulement commerciaux (s'adapter à des libraires qui fractionnent davantage leurs commandes et sont plus exigeants sur les délais), mais aussi environnementaux, notamment en réduisant le vide dans les colis. La difficulté à recruter des caristes et des magasiniers dans une zone limitée (tous les principaux centres sont au sud de Paris) pousse également les distributeurs à automatiser davantage.
Hachette Distribution, Interforum et la distribution Madrigall se sont lancés dans des plans d'investissement à plusieurs millions d'euros. De son côté, MDS, seul distributeur majeur à n'avoir pas répondu à nos sollicitations, s'est engagé dans un plan de modernisation de son site de Dourdan (Essonne). Les distributeurs de taille intermédiaire ne sont pas en reste, tels Dilisco, Pollen ou Belles Lettres Diffusion Distribution (lire ci-après). Autre exemple, l'arlésien Harmonia Mundi annonce la création en 2023-2024 de son 3e site de stockage externe en deux ans, pour une capacité de 2 000 palettes supplémentaires et un montant de 600 000 euros. « Nous avions déjà anticipé l'augmentation de l'activité en créant un premier site de stockage externe en 2020 et un deuxième cette année, détaille Benoît Coutaz, président d'Harmonia Mundi. Ce nouvel entrepôt va nous permettre d'augmenter la capacité de préparation de commandes de notre site principal. »
Ces investissements exceptionnels s'ajoutent à ceux que les distributeurs consacrent déjà au quotidien à leur appareil industriel. La distribution Madrigall investit par exemple 1,5 à 3 millions d'euros chaque année dans ses sites de la Sodis et d'Union Distribution. Chez Pollen, entre 300 et 500 00 euros par an sont consacrés aux outils informatiques.